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Il faut traiter avec prudence les comparaisons entre les cinq domaines. En effet, s'il est toujours int�ressant d'explorer les diff�rences, la nature et la raison d'�tre uniques de chaque domaine font que les diff�rences sont peu susceptibles d'�tre pertinentes en termes strat�giques. Le noyau de la fonction publique est diffus, et tant ses missions que les caract�ristiques de ses employ�s sont tr�s vari�es. En outre, les employeurs distincts ont tendance � avoir des mandats relativement cibl�s, mais tr�s diff�rents, allant de l'inspection des aliments � la perception des taxes et imp�ts. Les Forces canadiennes doivent �tre pr�tes � user de force meurtri�re pour d�fendre le Canada, ses citoyens et ses int�r�ts, tandis que la GRC a bien entendu une vocation polici�re. Ces missions engendrent des besoins de main‑d'œuvre diff�rents qui impliquent naturellement des profils de traitements et salaires diff�rents. Il n'y a aucune raison de s'attendre � ce que les salaires moyens ou, par exemple, les distributions des salaires dans un domaine donn� aient un rapport particulier avec ceux que l'on retrouve dans un autre domaine.
Par contre, nous pouvons constater des signes manifestes de points communs structuraux dans tous les domaines �tudi�s. Premi�rement, les �l�ments de la r�mun�ration totale sont similaires dans tout le secteur public f�d�ral. Il est rare de trouver des anomalies telles que l'absence d'une prestation suppl�mentaire de d�c�s (� la GRC) ou l'existence d'un type d'indemnit� de vie ch�re bas� sur le lieu d'affectation (comme l'indemnit� de vie ch�re en r�gion des Forces canadiennes). Deuxi�mement, de nombreux r�gimes d'assurances et d'avantages sociaux sont unifi�s dans plusieurs domaines. Enfin, on a manifestement voulu lier �troitement les ratios entre les salaires des cadres sup�rieurs dans l'ensemble des domaines[6].
G�n�ralement parlant, les march�s du travail externes ont influ� sur la r�mun�ration dans le secteur public f�d�ral de trois fa�ons en 2003 :
En 2002‑2003, l'attrition a �t� faible dans le secteur public f�d�ral de fa�on g�n�rale, exception faite peut‑�tre des Forces canadiennes. Dans le noyau de la fonction publique, seulement environ 1 % des employ�s ont d�missionn�. Dans les Forces arm�es, quelque 7 % des militaires en service sont partis. On ne tient pas syst�matiquement de statistiques d�taill�es sur le nombre des candidats qualifi�s qui s'inscrivent � des concours externes, mais il semble que la demande externe pour les postes annonc�s dans le secteur public f�d�ral �tait �lev�e en 2002‑2003, sauf dans le cas des postes hautement sp�cialis�s pour lesquels le march� du travail externe est actif.
Apr�s avoir d�crit les �l�ments de la r�mun�ration dans le secteur public f�d�ral en 2002‑2003 et les d�penses correspondantes, nous pr�sentons l'�volution de la r�mun�ration totale depuis 1990‑1991. Nous mettons plus particuli�rement l'accent sur les changements survenus depuis la fin des compressions r�sultant de l'Examen des programmes, en 1997‑1998. L'examen de ces changements des niveaux de d�penses et des facteurs sous‑jacents nous permet d'expliquer comment nous sommes arriv�s aux niveaux et � la configuration des d�penses consacr�es � la r�mun�ration en 2002‑2003.
Dans une optique tr�s globale, les ann�es 1990 ont vu les effectifs du secteur public f�d�ral[7] diminuer d'environ 75 000 personnes (21 %) de 1990‑1991 � 1998‑1999. Par la suite, ils ont augment� d'au moins 40 000 personnes, pour revenir � 90 % de leur niveau de 1990‑1991. Le niveau global des d�penses salariales et de la r�mun�ration totale a fl�chi au d�but des ann�es 1990, � mesure que baissaient les effectifs.
Toutefois, apr�s 1997‑1998,
En dollars constants de 2002‑2003, l'augmentation des co�ts des traitements et salaires de 1997‑1998 � 2002‑2003 a �t� de 29 %; pour la r�mun�ration totale, elle a �t� de 34 %. En 2002‑2003, les d�penses salariales totales �quivalaient � 131 % de celles de 1990‑1991, tandis que la r�mun�ration totale repr�sentait 139 % du niveau des d�penses de 1990-1991.
Les principaux moteurs du changement de la r�mun�ration totale �taient les traitements et salaires et les cotisations de l'employeur aux r�gimes de pensions. Les augmentations des traitements et salaires ont g�n�r� les deux tiers de l'augmentation de la r�mun�ration totale entre 1997‑1998 et 2002‑2003. Les cotisations plus �lev�es des employeurs aux r�gimes de pensions pour le service courant ont engendr� 15 %, soit pr�s de la moiti� du reste de l'augmentation des co�ts totaux de la r�mun�ration. Il y a aussi eu des hausses substantielles des indemnit�s et des primes ainsi que des co�ts pour l'employeur des r�gimes de soins de sant� et de soins dentaires, chacun de ces �l�ments contribuant pr�s de 5 % de l'augmentation globale[8]. (L'appendice montre les co�ts pour l'employeur de chacun des principaux volets du noyau de la fonction publique, des employeurs distincts, des Forces canadiennes, de la GRC et de l'ensemble du secteur public f�d�ral en 1990‑1991, 1997‑1998 et 2002‑2003.)
Figure 2
Emploi dans les domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts, des Forces
canadiennes, ainsi que des membres et des employ�s civils de la GRC, 1990‑1991 � 2002‑2003
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Nous nous sommes surtout concentr�s sur le noyau de la fonction publique et sur les employeurs distincts[9]. Dans ces deux domaines combin�s, le nombre total d'emplois a baiss� d'un sommet de 245 000 au d�but des ann�es 1990 � quelque 195 000 en 1998‑1999, puis il a remont� autour de 235 000 en 2002‑2003. N�anmoins, les niveaux d'emplois au cours de cette p�riode ne sont pas rigoureusement comparables. Nous en concluons que les augmentations des d�penses consacr�es aux march�s de services � partir de 1998‑1999 et aux transferts de fonctions au secteur priv� ou � d'autres paliers de gouvernement, dans le contexte desquels le gouvernement f�d�ral continue � toutes fins utiles de payer l'activit� c�d�e, �quivalent � au moins 10 000 ann�es-personnes de travail. En 2002‑2003, l'effectif r�el de base du gouvernement f�d�ral �tait au moins aussi gros qu'au d�but des ann�es 1990.
L'�volution de l'emploi � en uniforme � dans le secteur public f�d�ral a suivi une trajectoire diff�rente. Les Forces canadiennes ont vu leurs effectifs baisser pendant presque toute la p�riode � l'�tude, passant de pr�s de 89 000 en 1990‑1991 � un creux de 59 000 en 1999-2000 et 2000‑2001, puis augmentant l�g�rement pour s'�tablir � 62 000 en 2002‑2003[10]. Dans la GRC, le total des membres et des employ�s civils est rest� assez stable. Il est pass� d'un plafond de 18 000 au d�but des ann�es 1990 � un peu moins de 17 000 en 1998‑1999 et 1999-2000, avant de remonter � environ 18 000 en 2002‑2003.
Pour la combinaison des domaines du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts, le total des traitements et salaires
En dollars constants de 2003, cela repr�sente une baisse de 22 % entre le d�but des ann�es 1990 et 1997‑1998, suivie d'une hausse graduelle de 35 % jusqu'en 2002‑2003.
Dans les Forces canadiennes, le total de la solde des militaires est tomb� d'un sommet de
En dollars constants de 2003, cela repr�sente une baisse de 23 % entre 1990‑1991 et 1997‑1998, suivie d'une augmentation de 14 % jusqu'en 2002‑2003.
Figure 3
Facteurs de changement de la masse salariale dans les domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des
employeurs distincts, 1997-1998 � 2002-2003
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Pour les membres et les employ�s civils de la GRC, le total des salaires est pass� de
En d�pit d'une certaine fluctuation sur la p�riode, il n'y a pas eu de v�ritable mouvement � la baisse suivi d'une hausse du total des salaires dans ce domaine, contrairement aux autres. En dollars constants de 2003, toutefois, la masse salariale de la GRC a recul� de 13 % entre 1993‑1994 et 1997‑1998, pour ensuite augmenter de 12 % jusqu'en 2002‑2003.
Nous nous sommes essentiellement concentr�s sur la d�termination des principaux facteurs de l'augmentation de 50 % du total des salaires dans les domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts entre 1997‑1998 et 2002‑2003. Nous estimons que l'accroissement du nombre d'employ�s a �t� � l'origine de plus de 40 % de cette augmentation, tandis que celle des salaires moyens explique les 60 % restants.
Nous avons tent� de reconstruire le financement de ces augmentations d'effectifs. M�me si les donn�es historiques sont quelque peu ambigu�s et qu'il est difficile de s'en servir, il semble bien que de 70 % � 90 % de la croissance de l'emploi a r�sult� d'approbations sp�cifiques du Conseil du Tr�sor de hausses des budgets de traitements et salaires dans le contexte de d�cisions de mise en œuvre de programmes nouveaux ou r�vis�s ou de la reconnaissance d'accroissements des charges de travail. Les 10 % � 30 % restants ont �t� financ�s gr�ce � des transferts (effectu�s par les gestionnaires des diff�rents minist�res et organismes) des budgets des d�penses non salariales � ceux des d�penses salariales[11].
En 2002‑2003, le salaire moyen dans les domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts avait atteint 52 800 $, une augmentation cumulative de 27,3 % en dollars courants, ou de 14,1 % en dollars constants de 2003, depuis 1998-1999. Par contre, entre 1990‑1991 et 1998‑1999, le salaire moyen, en dollars constants de 2003, a fluctu� dans une tr�s petite fourchette, soit entre 46 300 $ en 1997‑1998 et 48 100 $ en 1994‑1995. (Cette tendance pr�valait d'ailleurs depuis 1982‑1983). Ainsi, apr�s une p�riode de 15 ans durant laquelle le salaire moyen dans la fonction publique f�d�rale est rest� pratiquement inchang� en termes de revenu r�el, avec des p�riodes de n�gociation collective et de contr�le ou de gel des salaires, de 1997‑1998 � 2002-2003, les salaires r�els moyens ont augment� d'environ un septi�me[12].
D�m�ler l'�cheveau des facteurs � l'origine de l'�volution du salaire moyen dans les domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts est complexe. La Figure 4 r�sume ces facteurs. Le taux d'inflation cumulative entre 1997‑1998 et 2002‑2003 �tait de 11,6 %. Les hausses obtenues dans le cadre des conventions collectives ont �pong� l'inflation et ont aussi contribu� 7,9 points de pourcentage (nettement plus de la moiti�) � l'augmentation r�elle des salaires ces ann�es‑l� (14,1 %). De ce nombre, les augmentations �conomiques g�n�rales totalisaient 3,7 points de pourcentage, tandis que les changements de structure des salaires (ajout ou suppression d'�chelons ou combinaison de taux pour diff�rents groupes ou r�gions) en repr�sentaient 4,1 points de pourcentage.
Figure 4
Facteurs de changement du traitement moyen dans les domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des
employeurs distincts, 1997-1998 � 2002-2003
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L'�volution de la composition de la main‑d'œuvre dans la fonction publique f�d�rale est � l'origine de plus du tiers (5,3 points de pourcentage) de l'augmentation r�elle. Fondamentalement, les effectifs des groupes mieux r�mun�r�s ayant des fonctions d'analyse ou des fonctions professionnelles ont augment�, tandis que ceux des groupes traditionnels des services administratifs et de l'exploitation ont diminu�. Par exemple, l'effectif du groupe Commis aux �critures et r�glements a recul� de 16 600 (28 %) entre 1991 et 2003, et l'effectif du groupe Secr�tariat, st�nographie et dactylographie, de 82 %. � l'inverse, les plus fortes augmentations d'effectifs ont �t� observ�es dans les groupes Gestion des syst�mes d'ordinateurs (174 %), Droit (132 %) et �conomique, sociologie et statistique (115 %). L'importante augmentation de l'effectif du groupe Services administratifs (64 %) est au moins en partie attribuable au passage des anciens commis et secr�taires � des fonctions administratives plus g�n�rales.
De plus, les changements de salaires r�sultant du r�glement des revendications de parit� salariale durant cette p�riode ont fait augmenter globalement d'environ 2 % le salaire moyen dans les deux domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts, en termes r�els. Ces r�glements visant plus d'une douzaine de groupes professionnels � pr�dominance f�minine intervenus entre 1980 et 2003 ont donn� lieu � d'importants paiements aux employ�s int�ress�s. Les paiements forfaitaires ont totalis� quelque 3,4 milliards de dollars, dont environ 900 millions de dollars en int�r�ts. Les co�ts cumulatifs depuis les r�glements jusqu'en mars 2003 d�passeraient 1,8 milliard de dollars selon les estimations.
L'emploi des cadres de direction dans le noyau de la fonction publique refl�te la tendance globale, quoique de fa�on plus prononc�e. L'effectif de ce groupe a chut� de 32 % entre 1990‑1991 et 1997‑1998, puis augment� de 37 % jusqu'en 2003 pour atteindre 4 400 cadres sup�rieurs, soit 93 % de l'effectif de 1990‑1991. Le salaire moyen de ces cadres de direction a augment� de 13 % en dollars constants entre 1997‑1998 et 2002‑2003. Compte tenu du r�gime am�lior� de r�mun�ration au rendement introduit � la fin des ann�es 1990, les cadres de direction du noyau de la fonction publique ont vu la combinaison de leur salaire moyen et de leur r�mun�ration au rendement moyenne augmenter d'environ 18 % en termes r�els sur cette p�riode de cinq ans.
Tout comme le co�t de la croissance de l'emploi, le co�t de l'augmentation des salaires moyens dans les domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts entre 1997‑1998 et 2002‑2003 a �t� financ� en partie par des transferts du Conseil du Tr�sor (entre 60 % et 75 %) et en partie par des transferts des minist�res et organismes des budgets de d�penses non salariales approuv�s aux budgets de d�penses salariales (entre 25 % et 40 %). La valeur totale de ces transferts des minist�res et organismes s'�levait � 1,2 milliard de dollars de plus en 2002‑2003 qu'en 1997‑1998, soit pr�s de 30 % de l'augmentation totale de la masse salariale sur cette p�riode de cinq ans.
La tendance de l'�volution des salaires moyens r�els dans les Forces canadiennes �tait plus variable que celle des domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts (par souci de simplicit�, nous les appellerons la � fonction publique traditionnelle �). Apr�s avoir clairement �t� � la hausse au d�but des ann�es 1990 (passant de 44 500 $ en 1990‑1991 � 49 900 $ en 1994‑1995 en dollars constants de 2003), le salaire moyen a l�g�rement baiss� en 1996‑1997, jusqu'� 47 000 $, puis il a recommenc� � augmenter rapidement pour atteindre 54 200 $ en 2000‑2001; enfin, il a fl�chi par la suite, retombant � 52 700 $ en 2002‑2003, ce qui est presque identique � la moyenne de 52 800 $ observ�e dans la fonction publique classique cette ann�e‑l�. Entre 1997‑1998 et 2002‑2003, l'augmentation moyenne du salaire dans les Forces canadiennes, en dollars constants, a �t� d'environ 10,9 %, soit 3,1 points de pourcentage de moins que dans la fonction publique traditionnelle.
L'incidence des changements structuraux sur les salaires moyens a �t� beaucoup moins marqu�e dans les Forces canadiennes que dans la fonction publique traditionnelle. L'analyse du pourcentage des militaires des diff�rents grades des Forces arm�es r�v�le une tendance � la hausse des salaires moyens d'environ 2,7 % entre 1990‑1991 et 2002‑2003 par suite de ces changements. Pour la p�riode de 1997‑1998 � 2002‑2003, ce facteur accusait une baisse de 1,5 %, comparativement � une augmentation de 5,3 % des salaires moyens dans la fonction publique traditionnelle au cours de la m�me p�riode, par suite de l'�volution de la composition de l'effectif.
Pour les membres et les employ�s civils de la GRC, le salaire moyen �tait plus �lev� que dans la fonction publique classique ou les Forces canadiennes, mais sa progression a �t� plus modeste. En dollars constants de 2003, il a en effet augment� assez peu, passant de 57 600 $ en 1990‑1991 � 62 000 $ en 1994‑1995, puis il a baiss� � 56 700 $ en 1997‑1998; il a recommenc� � augmenter jusqu'� 60 900 $ en 2001‑2002, pour enfin baisser l�g�rement jusqu'� 59 900 $ en 2002‑2003. En termes r�els, l'augmentation de 1997‑1998 � 2002‑2003 n'a �t� que d'environ 5,6 %, soit moins de la moiti� de celle de la fonction publique traditionnelle. � la GRC, l'�volution du salaire moyen r�sultant du r�alignement de la distribution des membres par grades aurait �t� n�gative.
Dans le cas des juges nomm�s par le gouvernement f�d�ral, les changements de salaires approuv�s dans la Loi sur les juges pour la p�riode de 1997‑1998 � 2002‑2003 se sont traduits par une augmentation de 21 % en dollars constants de 2003. Dans le cas des d�put�s et s�nateurs, l'augmentation des salaires entre 1997‑1998 et 2002‑2003 a �t� d'environ 19,6 %, toujours en dollars constants de 2003[13].
Les pensions sont de loin le plus important avantage social non salarial pour les employ�s, et les cotisations de l'employeur aux diff�rents r�gimes de pensions sont aussi son plus gros poste de d�penses non salariales. Entre 1990‑1991 et 2002‑2003, le pourcentage des cotisations de l'employeur pour le service courant dans le secteur public f�d�ral a nettement augment�. Le ratio employeur/employ�s des cotisations au principal r�gime de pensions de retraite de la fonction publique �tait de 51/49 en 1990‑1991, et les employ�s en payaient encore plus de 40 % jusqu'en 1995‑1996. Toutefois, en 1999‑2000, ce ratio est pass� � 72/28, puis � 74/26 en 2002‑2003. Le total des cotisations pay�es par les employ�s en 1991‑1992 s'�levait � 540 millions de dollars, mais il a baiss� � 453 millions de dollars en 1997‑1998 en raison d'un effectif moins important, puis a remont� jusqu'� 644 millions de dollars en 2002‑2003. La part de l'employeur s'est accrue au cours de toutes les ann�es sauf une durant cette p�riode, passant de 561 millions de dollars en 1990‑1991 � 1,8 milliard de dollars en 2002‑2003[14].
Ce changement est essentiellement imputable � deux causes. Premi�rement, les cotisations combin�es des employ�s au R�gime de pension de retraite de la fonction publique ainsi qu'au R�gime de pensions du Canada et au R�gime de rentes du Qu�bec ont �t� plafonn�es � 7,5 % de leur salaire jusqu'en 2000. � mesure que les cotisations au RPC et au RRQ ont augment�, les cotisations des employ�s au R�gime de pension de retraite de la fonction publique ont baiss�, passant de 5,7 % � 4 %[15]. Deuxi�mement, les hypoth�ses actuarielles sont devenues plus d�favorables au cours des deux derni�res ann�es de la p�riode, les attentes de taux d'int�r�t r�els �lev�s et de faibles hausses de salaire r�elles s'�tant renvers�es. Les r�gimes de retraite � prestations d�termin�es comme le R�gime de pension de retraite de la fonction publique obligent l'employeur � assumer les co�ts pr�vus du r�gime moins les cotisations des employ�s.
Une tendance similaire � l'augmentation de la part de l'employeur des co�ts des r�gimes de pension pour le service courant s'observe dans les autres grands r�gimes de pension de retraite du secteur public f�d�ral. Dans le cas du R�gime de pension de retraite des Forces canadiennes, le ratio du partage des co�ts entre l'employeur et les employ�s est pass� de 68/32 en 1991‑1992 � 78/22 en 2002‑2003.
Dans le cas des membres et des employ�s civils de la GRC, le ratio est pass� de 64/36 en 1991‑1992 � 76/24 en 2002‑2003.
Pour les rentes des juges nomm�s par le gouvernement f�d�ral, il est pass� de 75/25 en 1990‑1991 � 84/16 en 2002‑2003.
Dans le cas des indemnit�s de retraite des d�put�s, le ratio du partage des co�ts entre le gouvernement et les d�put�s a fluctu� au gr� des changements apport�s aux conditions du r�gime; d'�gal qu'il �tait (50/50) en 1990‑1991, il est pass� � 84/16 en 2002‑2003.
La raison pour laquelle l'employeur assume une plus grande partie des co�ts des pensions du service courant pour ces derniers groupes est que la plupart d'entre eux cotisent le m�me pourcentage de leur salaire que les membres de la fonction publique traditionnelle, mais ont besoin de moins d'ann�es de service avant d'�tre admissibles � une pension; en outre, dans certains cas, l'�ge de la retraite est plus bas.
Les co�ts de r�mun�ration correspondant � d'autres �l�ments que les traitements et salaires et les cotisations de l'employeur aux r�gimes de pensions ont augment� dans le secteur public f�d�ral : ils sont pass�s d'environ 3,1 milliards de dollars en 1990‑1991 � pr�s de 4,4 milliards de dollars en 2002‑2003. La plus grande partie de l'augmentation a eu lieu apr�s 1997‑1998, quand le total de ces co�ts se situait autour de 2,8 milliards de dollars[16]. L'augmentation totale � cet �gard entre 1997‑1998 et 2002‑2003 a donc �t� d'environ 57 % en dollars courants ou de 35 % en dollars constants de 2003.
Dans plusieurs cas, l'augmentation des co�ts �tait attribuable � des politiques nouvelles (ou sensiblement modifi�es), tel que d�crit ci-dessous.
Indemnit�s de recrutement et de maintien en poste (provisoires)
De nouvelles indemnit�s de recrutement et de maintien en poste ont �t� introduites pour certains groupes syndiqu�s en forte demande sur le march� du travail externe. Le premier groupe qui en a b�n�fici�, d�s 1997, a �t� celui de la Gestion des syst�mes d'ordinateurs. Les d�penses � ce titre ont atteint 77,4 millions de dollars pour le noyau de la fonction publique au cours de l'exercice 2002‑2003. La m�me ann�e, les indemnit�s analogues vers�es par les employeurs distincts totalisaient au moins 20 millions de dollars.
R�mun�ration au rendement
Suite � la recommandation du Comit� consultatif (ind�pendant) sur le maintien en poste et la r�mun�ration du personnel de direction, un nouveau syst�me de r�mun�ration au rendement pour les cadres de direction et les sous‑ministres a �t� graduellement introduit de 1998 � 2000. Le total des paiements forfaitaires au rendement dans le noyau de la fonction publique est pass� d'environ 11 millions de dollars en 1997‑1998 � quelque 40 millions de dollars en 2002‑2003. Dans les autres domaines, les paiements vers�s � cette fin ont atteint au moins 20 millions de dollars au cours du m�me exercice.
Par suite des modifications apport�es � la Loi sur l'assurance‑emploi en 2001, la dur�e du versement des prestations suppl�mentaires aux employ�s en cong� de maternit� ou en cong� parental a �t� doubl�e, passant � un maximum d'un an. Pour le noyau de la fonction publique, la valeur de ces prestations est pass�e de 22 millions de dollars en 2000‑2001 � 62 millions de dollars en 2002‑2003. Dans le cas des Forces canadiennes et de la GRC, le total des d�penses � ce titre a atteint quelque 25 millions de dollars pour le m�me exercice.
Indemnit� de vie ch�re en r�gion dans les Forces canadiennes
En 2000‑2001, les Forces canadiennes ont introduit une indemnit� de vie ch�re en r�gion pour att�nuer les fluctuations du niveau de vie de ses membres, quel que soit leur lieu d'affectation au Canada. En 2002‑2003, cette indemnit� a co�t� 65 millions de dollars, comparativement � environ 4 millions de dollars pour l'Indemnit� d'aide au logement qu'elle a remplac�e. Les indemnit�s des op�rations militaires ont augment� avec le rythme et le danger des missions des Forces canadiennes � l'�tranger; elles sont pass�es d'environ 36 millions de dollars en 1997‑1998 � 60 millions de dollars en 2002‑2003.
R�gime de soins dentaires des pensionn�s
En 2001, le R�gime de services dentaires pour les pensionn�s (� participation facultative) a �t� introduit pour assurer la protection des pensionn�s de la fonction publique et de leurs personnes � charge. En 2002‑2003, la part des cotisations � ce r�gime assum�e par l'employeur s'�levait � environ 23 millions de dollars.
Cong�s acquis
Il y a eu augmentation des cong�s acquis par les employ�s au cours de la p�riode � l'�tude. En moyenne, le nombre total de jours de cong� par personne (cong�s annuels, cong�s de maladie, cong�s pour obligations familiales, autres cong�s et jours f�ri�s d�sign�s) est pass� de 40 jours en 1991‑1992 � 41,2 jours en 2002‑2003. Nous estimons que le pourcentage du temps pay� non travaill� est pass� de 15,7 % en 1990‑1991 � 18,3 % en 2002‑2003. La valeur combin�e de cette diff�rence est d'environ 225 millions de dollars courants.
Cotisations au RPC/RRQ
Les changements des taux de cotisation au R�gime de pensions du Canada et au R�gime de rentes du Qu�bec � la fin des ann�es 1990 ont entra�n� une hausse substantielle des paiements de l'employeur � ce titre. Les cotisations pour la fonction publique traditionnelle, les Forces canadiennes et la GRC sont pass�es d'environ 250 millions de dollars par ann�e au d�but des ann�es 1990 � quelque 590 millions de dollars en 2002‑2003.
� d'autres �gards, les politiques n'ont � peu pr�s pas chang�, mais les co�ts ont augment� sensiblement. Ainsi, dans le cas des r�gimes de soins de sant� et de soins dentaires, les principaux facteurs qui ont fait augmenter les co�ts pour l'employeur sont la progression de la part des co�ts assum�e par l'employeur et la hausse des prix des fournisseurs. La part des co�ts de ces r�gimes assum�e par l'employeur a augment� sensiblement juste avant le d�but des ann�es 1990 et peu apr�s. Dans le cas du R�gime de soins de sant� de la fonction publique (RSSFP), elle est pass�e de 50 % � 75 % en 1989, puis � 90 % en 1991, et enfin � 100 % en 1992[17]. Pour les pensionn�s, la part de l'employeur est pass�e de 50 % � 75 % en 1991, puis � 80 % en 1992. Enfin, dans le cas du R�gime de soins dentaires de la fonction publique (RSDFP), la part de 50 % des co�ts de l'employeur � l'instauration du R�gime, en 1987, a �t� port�e � 100 % peu de temps apr�s, dans le cadre d'un r�glement � l'amiable avec les syndicats.
Les co�ts pour l'employeur du R�gime de soins de sant� de la fonction publique auraient �t� d'environ 84 millions de dollars en 1990‑1991; ils auraient augment� constamment par la suite pour passer � environ 175 millions de dollars en 1997‑1998, puis � 422 millions de dollars en 2002‑2003. Le montant des demandes de remboursement pay�es par b�n�ficiaire a lui aussi augment�, passant de 300 $ en 1990 � 560 $ en 1997 et � 841 $ en 2002. Entre 1997 et 2002, le co�t du remboursement des m�dicaments d'ordonnance est pass� de 129 � 267 millions de dollars, ce qui repr�sente la plus grande partie de l'augmentation des d�penses au titre du R�gime[18].
Dans le cas du R�gime de soins dentaires de la fonction publique, les co�ts de l'employeur ont plus que doubl� : ils sont pass�s de 77 millions de dollars en 1990 � 156 millions de dollars en 2002. La valeur des demandes de remboursement pay�es par b�n�ficiaire a augment�, passant de 250 $ en 1990 � 472 $ en 2002. La plus grande partie de l'augmentation est attribuable � la hausse du co�t des soins pr�ventifs de routine.
La valeur des prestations d'invalidit� r�clam�es aux deux principaux r�gimes d'assurance du secteur public f�d�ral a plus que doubl� entre 1990 et 2002. Ainsi, les prestations vers�es par le plus important de ces r�gimes, celui des employ�s syndiqu�s, sont pass�es de 85 millions de dollars en 1990 � 172 millions de dollars en 2002, tandis que celles du r�gime des employ�s non syndiqu�s sont pass�es de 12 millions de dollars en 1990 � 29 millions de dollars en 2002. Le nombre de demandes de prestations d'invalidit� a nettement augment� en pourcentage des participants, passant de 2,88 % en 1990 � 4,28 % en 2002 pour le principal r�gime (dans le cas du r�gime des employ�s non syndiqu�s, il est pass� de 1,68 % � 2,84 % entre les m�mes exercices). En bonne partie, l'augmentation est attribuable � la croissance du nombre de cas de d�pression et d'angoisse.
� la GRC, la nature des principales indemnit�s n'a gu�re chang�, mais leur co�t a augment� en raison des augmentations de taux. Ainsi, le co�t de la prime de poste/de quart par cat�gorie est pass� de 3,7 millions de dollars en 1990‑1991 � 14,5 millions de dollars en 2002‑2003. Le co�t de l'allocation de gendarme sup�rieur est pass� de 3,3 millions de dollars � 13,4 millions de dollars entre les deux exercices. Enfin, le co�t de l'indemnit� de v�tements civils et de l'allocation pour entretien d'�quipement est pass� de 4,8 millions de dollars � 16,1 millions de dollars entre les m�mes exercices.
� certains postes, les d�penses de l'employeur ont diminu� en termes relatifs. Un bon exemple est celui des heures suppl�mentaires. Dans le domaine combin� du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts, leur co�t a baiss� : il est pass� de 3,2 % de la masse salariale en 1991‑1992 � 2,8 % en 2002‑2003. Les sommes vers�es (environ 350 millions de dollars) �taient pratiquement les m�mes en dollars constants de 2003 pour les deux exercices. � l'exception pr�visible des ann�es de l'Examen des programmes au milieu des ann�es 1990, le co�t des indemnit�s de d�part et de cessation d'emploi a diminu� l�g�rement, tant en valeurs absolues qu'en dollars constants.
Comme le montre la Figure 5, au cours de la p�riode de 36 ans �coul�e entre 1967 (l'ann�e de l'introduction de la n�gociation collective dans la fonction publique f�d�rale) et 2003, la n�gociation collective a �t� suspendue en tout ou en partie pour au moins onze ans, en trois p�riodes distinctes. De plus, en 1999, le gouvernement est intervenu pour imposer un r�glement � deux groupes d'employ�s.
L'instabilit� relative du r�gime de n�gociation collective fait douter de son efficacit�. Il semble �tre seulement capable de produire des augmentations de salaire et d'avantages sociaux exc�dant typiquement le taux d'inflation ou le taux de croissance de l'�conomie, quoi qu'il arrive d'autre sur le march� du travail externe, ou quelle que soit la conjoncture �conomique g�n�rale.
Entre 1997‑1998 et la fin de la derni�re p�riode de contr�les salariaux, les salaires ont augment� en termes r�els comme ils ne l'avaient jamais fait depuis au moins le d�but des ann�es 1980. Si cela n'a pas engendr� de pressions en faveur de l'imposition de nouveaux contr�les, c'est peut‑�tre pour deux raisons. Premi�rement, les hausses comparables du revenu familial apr�s imp�t observ�es dans l'ensemble de l'�conomie canadienne durant ces ann�es signifient qu'une certaine augmentation du revenu r�el n'�tait pas hors de l'ordinaire. Deuxi�mement, la s�rie d'exc�dents budg�taires enregistr�e par le gouvernement f�d�ral depuis 1998 a fait en sorte que les pressions qui s'exer�aient pour que l'on passe au peigne fin les co�ts de fonctionnement de l'administration f�d�rale n'ont pas �t� tr�s fortes. Si la conjoncture �conomique ou l'�tat des finances f�d�rales tournaient mal, il reste � voir comment le r�gime de n�gociation collective de la fonction publique f�d�rale r�agirait. Avec des employ�s et des syndicats habitu�s � obtenir r�guli�rement des augmentations des salaires r�els, il pourrait �tre difficile de faire accepter volontairement des restrictions.
Figure 5
P�riodes de n�gociations collectives et de contr�les salariaux, 1967 � 2003
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Cela dit, un autre probl�me cl� qui se dessine est celui de la fragmentation des d�cisions en mati�re de r�mun�ration. Dans le secteur public f�d�ral, la n�gociation collective se limite habituellement aux salaires, aux indemnit�s et aux cong�s. La loi interdit de n�gocier la classification et les pensions, bien qu'elles fassent souvent l'objet de discussions informelles avec les syndicats. D'autres avantages comme les r�gimes d'assurances, de soins de sant� et de soins dentaires sont n�goci�s s�par�ment, puis int�gr�s aux conventions collectives. Un tel syst�me nuit � la transparence et laisse peu de marge de manœuvre pour n�gocier des compromis impliquant divers �l�ments de la r�mun�ration. Comme le co�t des pensions et des autres avantages sociaux est essentiellement assum� par l'employeur, il est probablement d�savantageux pour lui, du point de vue du contr�le des co�ts, de composer avec les �l�ments de la r�mun�ration � des niveaux et � des moments diff�rents. Cette pratique peut aussi rendre plus difficile l'atteinte d'un �quilibre entre les �l�ments de la r�mun�ration qui convienne le mieux aux employ�s.
L'�laboration et l'adoption d'une vision holistique de la r�mun�ration tant pour l'ensemble des domaines du secteur public f�d�ral que pour les divers �l�ments de la r�mun�ration se sont r�v�l�es extr�mement difficiles, � cause de la fragmentation de la responsabilit� du c�t� de l'employeur. Comme c'est souvent le cas dans les grandes organisations, des groupes distincts ont g�r� diff�rents aspects de la r�mun�ration comme la n�gociation collective, la d�termination des salaires des groupes non syndiqu�s, la r�mun�ration des cadres de direction, la classification, les pensions et les r�gimes d'assurances, de soins de sant� et de soins dentaires, g�n�ralement avec une coordination floue dans le meilleur des cas. Il est difficile de parvenir tant � la coh�rence qu'au contr�le � d�faut d'une plus grande int�gration de la gestion de la r�mun�ration.
Dans les ann�es 1980, le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor a tent� de concevoir des moyens analytiques de faire le suivi des co�ts de la r�mun�ration totale et de se servir des renseignements ainsi obtenus pour influer sur la n�gociation collective, mais les syndicats ont facilement fait avorter cette d�marche. En effet, plusieurs des �l�ments de la r�mun�ration, les pensions par exemple, �taient intouchables, et donc exclus de la table de n�gociation. En outre, les calculs �taient g�n�ralement des estimations abstraites de la valeur pour l'employ� plut�t que des co�ts pour l'employeur. La notion de r�mun�ration totale comme cadre de d�termination des salaires et autres avantages sociaux n'a persist� que pour les groupes comme les Forces canadiennes, la GRC ou les cadres de direction, dont le Conseil du Tr�sor �tablit directement la r�mun�ration, quoiqu'en tenant compte des avis de groupes consultatifs dans la plupart des cas.
Au si�cle dernier, les gouvernements f�d�raux reconnaissaient l'importance du maintien de la comparabilit� de la r�mun�ration dans la fonction publique f�d�rale avec celle du march� du travail externe. Le principe g�n�ral �tait qu'en l'absence de limite, il n'y avait pas de discipline inh�rente � la d�termination des taux de r�mun�ration dans la fonction publique. Par contre, on peut avoir confiance que le secteur priv� paie le strict n�cessaire pour retenir les talents dont il a besoin, parce qu'autrement la capacit� de l'entreprise d'�tre comp�titive et de survivre sur le march� serait menac�e. En maintenant la comparabilit� de sa r�mun�ration avec celle du march� du travail externe, le secteur public peut � la fois attirer et conserver les employ�s qu'il lui faut tout en assurant les contribuables que ce qu'il d�pense � cette fin est raisonnable.
Toutefois, dans la pratique, d'autres facteurs ont tendu � supplanter la comparabilit� comme �l�ment d�terminant des salaires et des avantages sociaux. L'importance de ces facteurs a vari� avec le temps, selon les circonstances. Parmi ces facteurs, il y a notamment les pressions visant � pr�server les relativit�s internes, des consid�rations pragmatiques comme la n�cessit� de trouver une entente acceptable, l'obligation impos�e au gouvernement par la Loi canadienne sur les droits de la personne de verser un salaire �gal pour un travail d'�gale valeur et le d�sir de donner l'exemple en tant qu'employeur �clair� , de m�me que les imp�ratifs nationaux comme le contr�le de l'inflation ou la r�duction des d�penses gouvernementales.
Cela dit, comment la r�mun�ration dans le secteur public f�d�ral se comparait‑elle en 2002‑2003 avec celle du march� du travail canadien?
Les donn�es disponibles incitent � penser que les salaires vers�s dans le secteur public f�d�ral �taient en moyenne l�g�rement sup�rieurs � ceux du secteur priv� canadien. Au d�but des ann�es 2000, toutefois, le pourcentage d'augmentation des salaires moyens dans l'administration f�d�rale �tait plus �lev� que les indicateurs g�n�raux des hausses salariales dans le secteur priv�, comme les augmentations de salaire d'une ann�e sur l'autre pour les conventions collectives en vigueur dans ce secteur, les gains hebdomadaires ou les gains horaires moyens. Si cette tendance se maintient, l'�cart en faveur des salaires moyens dans l'administration f�d�rale ira en s'accroissant. La Figure 6 illustre le taux relatif d'accroissement des salaires dans le secteur public f�d�ral et dans l'ensemble du secteur priv� canadien entre 1990‑1991 et 2002‑2003.
Des �tudes r�alis�es ces derni�res ann�es indiquent qu'il existe d�j� une importante plus‑value salariale dans le secteur public f�d�ral, comparativement au secteur priv� canadien. Ces �tudes sont g�n�ralement fond�es sur des sources de donn�es g�n�rales comme le Recensement ou l'Enqu�te sur la population active. N�anmoins, nous avons constat� que, comme leurs comparaisons �taient con�ues de fa�on � suivre de plus en plus rigoureusement les caract�ristiques des emplois et des occupations dans la fonction publique f�d�rale, ces pr�sum�s avantages salariaux perdaient de leur importance. La seule enqu�te qui compare des emplois pr�cis, celle de l'Institut de la statistique du Qu�bec, a conclu que les salaires dans la fonction publique f�d�rale n'�taient sup�rieurs que d'environ 1 % � ceux du secteur priv� qu�b�cois, dans un rapport publi� en 2003. N�anmoins, toutes ces �tudes g�n�rales ont constat� comme nous une tendance � des augmentations relativement plus rapides des salaires moyens dans la fonction publique f�d�rale que dans l'ensemble de l'�conomie au d�but des ann�es 2000.
Figure 6
Comparaison du taux de changement des principaux indicateurs du revenu moyen dans le secteur public f�d�ral et dans
le secteur priv� au Canada, 1990‑1991 � 2002‑2003 (1990‑1991 = 100)
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Nous avons aussi pris connaissance de plusieurs �tudes comparant les salaires dans la fonction publique f�d�rale et dans le secteur priv� pour des groupes professionnels particuliers. Toutes ces �tudes sont arriv�es � la conclusion que les salaires dans la fonction publique tiraient de l'arri�re par rapport au secteur priv� pour des groupes comparables. Nous estimons toutefois que ces �tudes sont sujettes � caution parce qu'elles ont tendance � survenir dans le contexte des pr�paratifs de la n�gociation collective et ne semblent pas �quilibr�es quant aux points qu'elles mettent en relief. En g�n�ral, il n'existe pas d'approches �tablies ou de normes r�gissant ces �tudes.
La distribution des salaires selon le niveau des gains annuels est beaucoup plus concentr�e dans le secteur public f�d�ral que dans l'ensemble du secteur priv� canadien. D'apr�s les donn�es du Recensement de 2001, plus de la moiti� des travailleurs du secteur priv� gagnaient moins de 40 000 $ par ann�e, contre seulement le tiers environ des employ�s f�d�raux. Au haut de l'�chelle de r�mun�ration, environ 13 % des personnes employ�es dans le secteur priv� gagnaient plus de 80 000 $, comparativement � 8 % dans le secteur public f�d�ral. Dans la fourchette de salaires de 40 000 $ � 80 000 $ par ann�e, on retrouvait 59 % du personnel du secteur public f�d�ral, mais seulement 35 % du personnel du secteur priv�.
Conform�ment � cette distribution, depuis plusieurs d�cennies, la tendance pr�dominante dans la fonction publique f�d�rale a consist� � verser des salaires �gaux ou sup�rieurs � ceux du secteur priv� pour des emplois comparables aux niveaux inf�rieurs, sauf pour les corps de m�tier, tout en payant moins les cadres de direction et certains sp�cialistes.
Les r�glements des revendications de parit� salariale conclus dans la fonction publique f�d�rale semblent avoir accentu� cette tendance. La part de la parit� salariale dans le co�t des traitements et salaires pour les domaines combin�s du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts se situerait, selon les estimations, entre 2 % et 3 % du total. Les investissements de la fonction publique f�d�rale dans la parit� salariale semblent au moins aussi importants, voire davantage, que ceux des autres sph�res de comp�tence. En Ontario, par exemple, pour les organisations comptant au moins 500 employ�s, les r�glements � ce titre �quivaudraient � 0,6 % de la masse salariale dans le secteur priv� et � 2,2 % de la masse salariale dans le secteur public.
Le R�gime de pension de retraite de la fonction publique f�d�rale peut �tre raisonnablement consid�r� comme appartenant � la tranche sup�rieure de 10 % de tous les r�gimes de pensions enregistr�s au Canada, en termes de valeur pour le personnel et de co�t pour l'employeur. Bien que les cotisations des employ�s soient g�n�ralement plus �lev�es que dans les grands r�gimes du secteur priv�, les prestations du r�gime f�d�ral sont aussi plus g�n�reuses que celles de presque tous les r�gimes du secteur priv�, � quelques exceptions pr�s. Le r�gime f�d�ral est particuli�rement favorable par ses avantages compl�mentaires comme la retraite anticip�e, normalement avec au moins 30 ann�es de service � 55 ans, et l'indexation compl�te pour compenser l'inflation. Les autres r�gimes de pensions f�d�raux, notamment ceux des Forces canadiennes, de la Gendarmerie royale du Canada, des d�put�s et s�nateurs et des juges nomm�s par le gouvernement f�d�ral, offrent � leurs participants une meilleure valeur encore puisque ceux-ci peuvent avoir le droit de toucher une pension avec moins d'ann�es de service (principalement dans le cas des juges et des d�put�s) ou avant l'�ge de 55 ans dans certains cas, pour les militaires et les membres de la GRC.
Les employ�s paient des cotisations relativement �lev�es � leurs r�gimes de pensions, soit 4 % de la partie de leur salaire inf�rieure au montant prot�g� par le R�gime de pensions du Canada et le R�gime de rentes du Qu�bec (39 900 $ en 2003) et 7,5 % au‑del� de ce niveau de revenu annuel. Toutefois, ces cotisations sont inf�rieures � celles que la plupart des r�gimes provinciaux de pension de retraite imposent � leurs fonctionnaires pour des avantages analogues. Globalement, au d�but des ann�es 2000, les employ�s f�d�raux ne payaient pas plus de 28 % des co�ts du service courant de leurs pensions de retraite, ce qui est nettement inf�rieur aux 40 % � 50 % qu'exigent la plupart des autres r�gimes de pensions du secteur public au Canada[19].
Bien que certains aspects des autres avantages sociaux soient moins favorables pour les fonctionnaires f�d�raux que pour les employ�s des grandes entreprises priv�es, dans l'ensemble ils se comparent tr�s bien � ce qu'offre le secteur priv� canadien.
R�gime de soins de sant� de la fonction publique
En g�n�ral, le R�gime de soins de sant� de la fonction publique (RSSFP) offre aux employ�s en poste et � leurs personnes � charge des avantages comparables � ceux des r�gimes moyens du secteur priv�. Les aspects sous lesquels il est un peu moins comp�titif sont l'absence d'une carte de paiement des m�dicaments, les niveaux de remboursement et de franchise, la protection relative aux chambres d'h�pital, ainsi que les limites quant aux services de nombreux sp�cialistes param�dicaux, aux soins de la vue, aux services d'infirmi�res et d'infirmiers priv�s et � la protection � l'�tranger.
Rares sont les employeurs qui offrent aux retrait�s la m�me protection qu'aux employ�s en service. La protection du RSSFP pour les retrait�s de la fonction publique est donc extr�mement comp�titive, particuli�rement en ce qui a trait � la port�e de la protection et au partage des co�ts des soins hospitaliers.
R�gime de soins dentaires de la fonction publique
Le R�gime de soins dentaires de la fonction publique (RSDFP) est moins comp�titif en ce qui concerne la p�riode d'attente, la franchise et le maximum combin� pour les services de base et les services majeurs. Il est toutefois plus comp�titif en ce qui a trait � la limite maximale viag�re pour les services d'orthodontie.
Il est rare �galement qu'un employeur contribue au r�gime de soins dentaires des retrait�s. Le R�gime de services dentaires pour les pensionn�s du secteur public f�d�ral est donc avantageux � cet �gard.
Invalidit� de longue dur�e
Les r�gimes d'assurance-invalidit� de longue dur�e du secteur public f�d�ral sont tr�s comp�titifs en comparaison de ceux qu'offrent les autres employeurs, particuli�rement en ce qui concerne le niveau des prestations, la protection contre l'inflation et la protection maximale.
Indemnit� de d�part
L'indemnit� de d�part de la fonction publique f�d�rale est relativement g�n�reuse, puisque seulement les deux tiers environ des conventions collectives du secteur priv� pr�voient un tel avantage, et qu'il est rare sur le march� canadien du travail en g�n�ral.
Cong�s pay�s
De fa�on g�n�rale, le secteur public f�d�ral �tait plus g�n�reux que la plupart des employeurs du secteur priv� dans ses politiques de cong�s pay�s. Il l'est notamment pour la dur�e (jusqu'� une ann�e enti�re) du suppl�ment vers� afin de compl�ter les prestations d'assurance‑emploi (jusqu'� concurrence de 93 % du taux de r�mun�ration) pour la combinaison du cong� de maternit� et du cong� parental.
De fa�on g�n�rale, le secteur public f�d�ral �tait plus g�n�reux que la plupart des employeurs du secteur priv� dans ses politiques de cong�s pay�s. Il l'est notamment pour la dur�e (jusqu'� une ann�e enti�re) du suppl�ment vers� afin de compl�ter les prestations d'assurance‑emploi (jusqu'� concurrence de 93 % du taux de r�mun�ration) pour la combinaison du cong� de maternit� et du cong� parental.