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Dans la premi�re partie de ce chapitre, nous examinons trois �tudes qui pr�sentent des comparaisons g�n�rales entre la r�mun�ration dans le secteur public f�d�ral et l'�conomie externe. Dans la seconde partie, nous examinons les �tudes �tablissant de telles comparaisons par rapport � certains groupes et domaines professionnels.
Nous examinons deux types d'�tudes, le premier utilisant des donn�es du recensement de 2001 et le second utilisant des donn�es de l'Enqu�te sur la population active de la fin des ann�es 90 et du d�but des ann�es 2000. Dans ce dernier cas, nous utilisons aussi des mod�les �conom�triques pour produire des comparaisons tout en neutralisant les �carts imputables � certaines caract�ristiques de la population active.
La premi�re �tude de notre �chantillon et la plus g�n�rale a �t� publi�e par la F�d�ration canadienne de l'entreprise ind�pendante (FCEI)[67]. Fond�e sur le recensement de 2001, il s'agit de la quatri�me d'une s�rie d'�tudes bas�es sur les donn�es des recensements de 1986, 1991, 1996 et 2001. Selon la FCEI, les principales constatations de la plus r�cente �tude concernant le secteur public f�d�ral sont les suivantes :
Prime salariale
Les employ�s de l'administration publique f�d�rale b�n�ficient d'une prime salariale de 15,1 % par rapport � leurs homologues du secteur priv� – 23,3 % lorsqu'on prend en compte les avantages sociaux.
On observe une augmentation globale significative de la prime salariale en faveur des employ�s f�d�raux au cours de la p�riode 1995-2000. ... M�me si les primes salariales dans le secteur public f�d�ral sont tomb�es � 8,9 % en 1995, elles avaient augment� de fa�on spectaculaire pour atteindre 15,1 % en 2000.
En comparaison, les employ�s des administrations provinciales b�n�ficient d'une prime salariale de 9,1 % par rapport � leurs homologues du secteur priv� – 14,8 % si l'on tient compte des avantages sociaux. Entre 1995 et 2000, les primes salariales au niveau provincial ont baiss� pour s'�tablir sous leur niveau de 1990.
Variations r�gionales
Les primes salariales en faveur de l'administration publique f�d�rale varient beaucoup selon les provinces... passant d'un sommet de plus de 25 % au Nouveau-Brunswick et au Manitoba � 7,1 % en Alberta, 11,5 % en Colombie-Britannique et 13,5 % en Ontario[68]. Dans les r�gions m�tropolitaines, la prime �tait la plus �lev�e � Winnipeg (25 %) et la moins �lev�e � Calgary (2,1 %).
Population
En plus des hausses importantes des primes salariales depuis 1995, l'effectif de la fonction publique f�d�rale s'est accru de plus de 20 % entre 1998 et le premier trimestre de 2003. Cet accroissement est venu annuler les r�ductions du milieu des ann�es 1990.
La prime au niveau municipal �tait de 11,4 % pour les salaires et de 14,2 % en incluant les avantages sociaux. La prime salariale au niveau municipal �tait donc en baisse par rapport � 1995 (11,8 %).
D�finition des emplois
La m�thodologie utilis�e par la FCEI consiste � comparer de fa�on plus pr�cise des emplois d�finis qui peuvent se trouver facilement dans les secteurs priv� et public. On a �galement exclu les emplois qui d�montrent des diff�rences salariales excessives[69] entre les secteurs. Seuls les employ�s � temps plein toute l'ann�e ont �t� inclus. Au niveau national, 257 emplois ont �t� inclus (sur un total de 514 groupes professionnels d�finis dans le syst�me de � classification type des professions �). Pour parvenir � une estimation globale, les r�sultats au niveau des professions ont �t� pond�r�s en fonction des populations pertinentes.
En tant que mesure g�n�rale des variations au niveau de la r�mun�ration relative en particulier, des �tudes comme celles publi�es par la FCEI sont int�ressantes, notamment parce qu'elles soulignent les tendances qu'il faut comprendre. Ces �tudes offrent un point d'acc�s soulevant des questions qui m�ritent un examen plus approfondi. De plus, elles nous rappellent que la r�mun�ration totale n�cessite tout autant l'attention que les salaires pour comparer les secteurs.
Cependant, les �tudes comme celles men�es par la FCEI pr�sument que les exigences en mati�re de comp�tences et d'exp�rience pour les divers postes sont les m�mes dans diff�rents secteurs, ce qui n'est sans doute pas le cas. Ces �tudes de ce genre sont publi�es depuis de nombreuses ann�es. Une publication interne du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor datant de 1984 indiquait que :
On �tablit fr�quemment des comparaisons entre les gains, les augmentations salariales et la r�mun�ration de la Fonction publique et ceux d'autres secteurs de l'�conomie canadienne... ces comparaisons ne se fondent pas sur un appariement des t�ches... elles se concentrent sur des groupes professionnels g�n�raux comme les �conomistes, les ing�nieurs ou les commis... Ces comparaisons g�n�rales ont pour principal d�faut de ne pas tenir compte des diff�rents �l�ments qui entrent en jeu dans la composition des professions ou des m�tiers que l'on compare... il n'y a aucune raison valable pour que la r�mun�ration ou les taux d'augmentation de groupes g�n�raux comme les ing�nieurs... soient les m�mes dans diff�rentes industries ou organisations, si les comp�tences qu'elles exigent de ces personnes sont diff�rentes de celles exig�es dans d'autres industries ou organisations[70].
Comme nous pourrons le constater ult�rieurement dans cette section, plus les particularit�s de certains emplois sont contr�l�es pour comparer la r�mun�ration, plus les pr�tendues � primes � diminuent. Par cons�quent, le caract�re global des �tudes men�es par la FCEI sugg�re que nous devons les interpr�ter avec prudence.
De plus, le secteur priv� comprend des employeurs tr�s diff�rents. Il est raisonnable d'inclure les employeurs de toutes les tailles et de toutes les cat�gories dans les �valuations globales. Mais, lorsqu'il faut interpr�ter les r�sultats, nous devons tenir compte du fait que le gouvernement f�d�ral est un gros employeur dont l'effectif est principalement syndiqu�. Il est probable qu'il offrira toujours de meilleurs salaires, de meilleurs avantages et une meilleure s�curit� d'emploi que la majorit� des petites et moyennes entreprises dans le secteur priv� tout comme le font les plus gros employeurs dans le secteur priv� dont l'effectif est syndiqu�.
Comparaison du revenu m�dian et du revenu moyen
Une deuxi�me critique a trait � la s�lection par la FCEI du revenu moyen comme �l�ment de base pour la comparaison entre les secteurs. La justification est la suivante :
Comme la moyenne arithm�tique des revenus peut �tre fauss�e par les variations extr�mes caus�es par les valeurs aberrantes, on utilise les revenus d'emploi m�dians de chaque profession pour calculer les primes salariales[71].
Figure 1031
Moyenne par rapport � l'avantage salarial m�dian par r�gion selon les donn�es du recensement de 2001
Afficher l'image pleine dimension
Bien que ce point de vue soit valable, il en r�sulte une prime salariale plus �lev�e que celle calcul�e � partir du salaire moyen. � l'aide d'une m�thodologie semblable � celle utilis�e dans le cadre de l'�tude de la FCEI, le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor a �tabli une prime salariale de 9,6 % dans le secteur public f�d�ral au niveau national en ayant recours � des moyennes arithm�tiques. Ce r�sultat, qui est plus d'un tiers plus �lev� que la prime indiqu�e dans l'�tude de la FCEI, tient au fait que la r�partition des salaires dans le secteur public est beaucoup plus �galitaire que dans le secteur priv�. �tant donn� que la grande disparit� des revenus est une caract�ristique fondamentale du secteur priv�, l'utilisation de la m�diane tend � amplifier les �carts dans la comparaison des niveaux de revenu entre les deux secteurs.
La figure 1031 illustre le fait que l'�cart au niveau des primes salariales mesur�es � la moyenne par rapport aux gains moyens est assez frappant dans certaines r�gions, notamment en Alberta, en Ontario et dans la r�gion de la Capitale nationale. L'�cart semble plus marqu� en Alberta et en Ontario, les r�gions du pays o� l'�conomie priv�e est plus d�velopp�e et ax�e sur l'entreprise.
L'anomalie dans les donn�es de 2000 imputable � l'�quit� salariale
La troisi�me observation critique a trait � un important probl�me de synchronisation qui semble avoir augment� artificiellement les revenus dans la fonction publique f�d�rale indiqu�s dans le recensement de 2001. L'ann�e 2000, pour laquelle les revenus ont �t� mentionn�s dans le recensement de 2001, �tait une ann�e inhabituelle pour les gains dans le secteur public f�d�ral. Comme nous l'avons indiqu� dans le Volume Deux, une part importante (environ 1,3 milliard de dollars) des revenus a �t� vers�e en 2000 � titre de versements r�troactifs et de paiements d'int�r�ts aux employ�s vis�s par le r�glement en 1999 de la plainte d�pos�e par l'Alliance de la fonction publique du Canada relativement � l'�quit� salariale, ainsi que d'autres r�glements salariaux. Statistique Canada nous a confirm� que les traitements et les salaires indiqu�s par les commis au gouvernement f�d�ral dans le cadre de l'Enqu�te annuelle sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) d�montrent d�finitivement une anomalie en 2000, comparativement aux ann�es imm�diatement avant et apr�s[72]. Le tableau 1032 offre les �l�ments probants d�taill�s.
Tableau 1032 Traitements et salaires moyens des commis et des autres fonctionnaires f�d�raux, Enqu�te sur la dynamique du travail et du revenu, 1998 � 2001 |
||||||
Ann�e |
Commis |
Autres |
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Tous |
Hommes |
Femmes |
Tous |
Hommes |
Femmes |
|
1998 |
31 201 |
38 064 |
1998 |
31 201 |
38 064 |
1998 |
1999 |
36 124 |
40 020 |
1999 |
36 124 |
40 020 |
1999 |
2000 |
45 570 |
46 090 |
2000 |
45 570 |
46 090 |
2000 |
2001 |
36 428 |
40 218 |
2001 |
36 428 |
40 218 |
2001 |
Les commis f�minins et masculins constituaient plus de 20 % de l'effectif du domaine combin� du noyau de la fonction publique et des employeurs distincts. Afin de supprimer l'effet des montants forfaitaires vers�s en 2000 au titre de l'�quit� salariale, les salaires et traitements annuels des commis du gouvernement f�d�ral doivent �tre d�gonfl�s selon un ratio de 35/45 pour les femmes et de 40/46 pour les hommes. Tenant compte de cette correction, il n'y a plus d'augmentation de l'�cart salarial dans la fonction publique f�d�rale par rapport au secteur priv� entre 1995 et 2000. La correction fait en sorte que les donn�es visant les commis �quivalent � celles des autres fonctionnaires pour qui les donn�es de l'EDTR ne montrent pas d'augmentation salariale transitoire.
En approfondissant cette analyse, Statistique Canada a calcul� que si nous ne corrigeons pas les donn�es compte tenu de la r�ception des versements r�troactifs li�s � l'�quit� en emploi, l'�cart salarial pour les commis entre le secteur f�d�ral et le secteur priv� augmente, passant de 12 % en 1990 � 14 % en 2000. Toutefois, si nous corrigeons les donn�es en utilisant les facteurs de r�duction susmentionn�s, l'�cart salarial pour ce groupe diminue, passant de 12 % en 1990 � 6 % en 2000. La conclusion de cette analyse est qu'on appuie tr�s peu la notion voulant que l'�cart salarial entre le secteur f�d�ral et le secteur priv� ait augment� pour les travailleurs du groupe incluant les secr�taires et les agents d'administration, les commis et les professionnels. Enfin, nous notons que si nous appliquons l'analyse de la FCEI en tenant compte du sexe, l'�cart salarial entre le secteur public f�d�ral et le secteur priv� �tait beaucoup plus �lev� pour les employ�s de sexe f�minin (18,1 %) plut�t que pour les employ�s de sexe masculin (3,2 %). En effet, � la prime salariale � dans l'ensemble du gouvernement f�d�ral refl�te principalement les salaires relativement plus �lev�s des femmes qui, eux-m�mes, traduisent en partie diverses politiques sociales f�d�rales, notamment l'�quit� salariale et les politiques favorables aux familles comme le suppl�ment de revenu � l'assurance-emploi � hauteur de 93 % du revenu annuel pour une p�riode allant jusqu'� un an au titre du cong� de maternit� et du cong� parental combin�s.
Ce point soul�ve une question importante quant � la mani�re dont nous devrions interpr�ter les niveaux et les pratiques de r�mun�ration dans le secteur priv� en tant que norme de comparabilit�. Le secteur priv� refl�te sans aucun doute les r�alit�s du march� au moment de d�terminer les niveaux de salaire. Toutefois, le march� lui-m�me peut traduire certaines attitudes et pratiques discriminatoires qui d�savantagent les femmes. Par cons�quent, une politique �quitable en mati�re de � comparabilit� � doit tenir compte de ce ph�nom�ne.
Un deuxi�me genre d'�tude � globale � utilise les donn�es des enqu�tes sur la population active et un mod�le �conom�trique pour �tablir des comparaisons en mati�re de r�mun�ration qui rectifient les �carts au niveau des caract�ristiques de la main-d'œuvre dans les secteurs qui font l'objet d'une comparaison. Les R�seaux canadiens de recherche en politiques publiques ont publi� ce genre d'�tude en 2000[73]. En 2003, le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor a demand� � Morley Gunderson de mener une �tude de suivi[74]. Notre attention porte principalement sur l'�tude la plus r�cente.
Parmi les constatations les plus pertinentes de ces �tudes, mentionnons les suivantes :
Gains plus �lev�s
Apr�s une v�rification des autres variables permettant de d�terminer les traitements telles que la formation, l'�ge, les �tats de service, le sexe, la port�e de la convention collective et la taille de l'�tablissement, les employ�s du secteur public gagnent toujours plus que les employ�s du secteur priv� qui ont les m�mes autres caract�ristiques d�terminant les salaires.
Aux trois paliers de gouvernement, la prime salariale dans le secteur public a augment� de 1997 � 2003. L'augmentation a �t� plus marqu�e au gouvernement f�d�ral, passant de 6,9 % en 1997 (autour de la moyenne du secteur public) � 16,2 % en 2003 (au haut de l'�chelle).
La prime salariale au gouvernement f�d�ral en 2003 repr�sente 12,4 % si l'on tient compte de la port�e de la n�gociation collective et de 47 professions, et 23 % si l'on ne tient pas compte de la port�e de la convention collective ou des groupes professionnels.
Primes plus �lev�es pour certains groupes
La prime salariale au gouvernement f�d�ral, comme c'est le cas pour la plupart des �l�ments du secteur public, est g�n�ralement plus �lev�e pour les femmes que pour les hommes et pour les postes de service peu r�mun�r�s. Elle est moins �lev�e (souvent n�gative) pour les m�tiers, les travailleurs manuels et les professions du secteur primaire et autour de la moyenne pour les postes de gestionnaires et de professionnels et les postes de commis, de secr�taires et de soutien administratif.
Autres primes dans le secteur public
En ordre d�croissant, voici les primes observ�es dans le secteur public : services d'utilit� publique 17 %, gouvernement provincial 16,7 %%, gouvernement f�d�ral 16,2 %, gouvernement local 13,5 %, autres services publics 9,0 p. 10, sant� 7,4 % et enseignement 6,7 %.
Dans l'�tude de RCRPP en 2000, Gunderson, Hyatt et Riddell discutent de la relativit� interne du recensement et de l'Enqu�te sur la population active (EPA) en tant que sources de donn�es pour comparer la r�mun�ration dans le secteur public et dans le secteur priv�. Les deux enqu�tes sont �prouv�es, elles existent depuis longtemps et ont une r�putation bien �tablie au sein de Statistique Canada et dans d'autres minist�res. Elles comportent un vaste �ventail de variables, de contr�le. Le recensement inclut des indicateurs du statut de minorit�s visibles ou d'immigrants, qui ne sont pas disponibles dans d'autres enqu�tes. Toutefois, aux fins de cette analyse, la variable � cat�gorie de travailleur � incluse dans l'Enqu�te sur la population active, mais non dans le recensement, est plus pertinente.
En g�n�ral, Gunderson et ses collaborateurs pr�f�rent l'Enqu�te sur la population active. Les principales raisons qu'ils citent incluent trois points :
Ces deux �tudes pr�sentent une approche empirique int�ressante pour explorer des donn�es complexes aux fins de comparaison. Elles consistent � �laborer des �quations �conom�triques qui permettent au chercheur d'utiliser la base de donn�es pertinente de Statistique Canada afin d'�valuer l'incidence de certaines variables telles que l'�ge, les �tats de service, l'�ducation, la syndicalisation sur les gains. Cette m�thode peut �tre utilis�e pour comparer le secteur f�d�ral et le secteur priv� ou les industries. De cette fa�on, le chercheur tente d'�liminer les facteurs qui peuvent � l�gitimement � expliquer les diff�rences au niveau des gains entre les secteurs. Apr�s avoir tenu compte de ces variables, si l'�cart salarial favorise le secteur public, il est possible d'interpr�ter cette variable comme une prime salariale. En effet, les �tudes de Gunderson soutiennent que la prime salariale au gouvernement est une rente �conomique qui est �tablie par le secteur public en plus des traitements qui sont d�termin�s sur le march� du travail canadien en g�n�ral.
Les primes salariales dans le secteur priv�
Comme l'ont indiqu� Gunderson et ses collaborateurs, les �tudes globales ne sont pas sans limites importantes. Le point le plus important est l'hypoth�se que le mod�le �conom�trique �tabli par les chercheurs inclut toutes les variables essentielles qui d�terminent les salaires offerts sur le march� et qui peuvent expliquer les �carts entre les secteurs public et priv�. Afin de d�terminer si c'est le cas, les analystes du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor ont reproduit le mod�le de Gunderson et ont d�compos� le secteur priv�. L'objectif �tait de d�terminer s'il y a des �carts salariaux importants entre les diff�rents domaines d'activit� du secteur priv� qui demeurent inexpliqu�s par les autres variables du mod�le.
En supposant que les salaires offerts dans le secteur priv� sont dict�s par le march� du travail en g�n�ral et que le mod�le inclut toutes les variables explicatives pertinentes, les �carts salariaux dans le secteur priv� devraient �tre relativement faibles. Par contre, des primes salariales importantes et inexpliqu�es entre les diff�rents domaines d'activit� du secteur priv� peuvent indiquer que les principaux facteurs d�terminants des salaires offerts sur le march� sont absents dans les �quations. Par cons�quent, l'�cart qui demeure entre les secteurs public et priv� n'indiquerait pas n�cessairement une prime salariale ou que les traitements dans le secteur public ne � correspondent pas � au march�.
En fait, les estimations du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor indiquent que de nombreux �carts salariaux entre les domaines d'activit� du secteur priv� �taient plus �lev�s que la diff�rence entre le secteur priv� dans son ensemble et le secteur public f�d�ral. Le tableau 1033 pr�sente les r�sultats de cette analyse. Nous remarquons, par exemple, que l'�cart entre les postes professionnels et dans le domaine des finances dans le secteur priv� et le secteur minier et le secteur p�trolier est beaucoup plus important que l'�cart entre le secteur public f�d�ral et le secteur priv� dans son ensemble. Ces r�sultats sugg�rent que des facteurs cl�s autres que ceux indiqu�s dans les �quations de Gunderson pourraient expliquer les variations dans le secteur priv� et pourraient �galement aider � expliquer l'�cart entre les secteurs public et priv�.
Tableau 1033 �carts salariaux entre les domaines d'activit� du secteur priv� selon les donn�es de l'Enqu�te sur la population active* |
||
Domaine d'activit� dans le secteur priv� |
�cart salarial en % par rapport au groupe Professionnels / Finances, en utilisant 10 groupes professionnels |
�cart salarial en % par rapport au groupe Professionnels / Finances, en utilisant 47 groupes professionnels |
Professionnels / Finances (groupe de r�f�rence) |
– |
– |
Agriculture |
-11,2 |
-4,8 |
Secteur minier et p�trolier |
19,8 |
17,7 |
Construction |
12,0 |
9,0 |
Secteur manufacturier |
0,4 |
2,0 |
Commerce de gros |
3,5 |
-2,9 |
Commerce de d�tail |
-14,5 |
-10,1 |
Entreposage |
-0,6 |
-2,2 |
Divers |
-14,6 |
-10,9 |
Gouvernement f�d�ral |
13,9 |
12,2 |
* Source : Division de la politique de r�mun�ration du SCT. |
Professions �troitement correspondantes dans les secteurs priv� et public
Gunderson met l'accent sur les r�sultats des r�gressions utilisant seulement dix groupes professionnels d�finis en termes g�n�raux, m�me s'il calcule les r�sultats en utilisant �galement 47 groupes professionnels. En utilisant cette derni�re approche, la prime calcul�e dans le secteur public f�d�ral diminue de presque 4 points de pourcentage pour s'�tablir � 12,4 %.
Gunderson et ses collaborateurs ont sugg�r� que le fait d'utiliser 47 professions pourrait entra�ner une sous-estimation des �carts salariaux parce que le gouvernement peut avoir tendance � surclassifier les postes de mani�re � verser des salaires plus �lev�s. Cela pourrait s'appliquer si la stratification verticale �tait un facteur important dans les donn�es, par exemple, si les donn�es relatives aux postes de niveau subalterne et de niveau sup�rieur pour le m�me genre de travail �taient pr�sent�es comme s'il s'agissait de professions distinctes � ce niveau de d�sagr�gation. Cependant, un examen sommaire des donn�es indique que ce n'est pas le cas. De plus, presque 97 % des postes au gouvernement f�d�ral dans l'�chantillon analys� sont concentr�s dans 20 des 47 professions. Selon l'analyse du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor, l'utilisation de 47 professions r�duit �galement les �carts salariaux dans les domaines d'activit� du secteur priv�, ce qui porte � croire que plus vous jumelez les postes et moins il y a d'�cart. Ces �l�ments soutiennent le point de vue selon lequel l'utilisation des 47 professions peut permettre de mieux utiliser toutes les donn�es disponibles pour �valuer l'existence et l'importance d'une prime salariale.
La mesure des variations r�gionales et saisonni�res des �carts salariaux
Les salaires dans le secteur gouvernemental sont g�n�ralement identiques pour le m�me genre de travail, peu importe l'endroit. Par contre, la base de donn�es de l'Enqu�te sur la population active (EPA) renferme de fa�on disproportionn�e des domaines o� les salaires du secteur priv� sont relativement faibles en comparaison des grandes r�gions m�tropolitaines. Il en est ainsi parce que l'�chantillon de l'EPA surpond�re les petites localit�s[76] afin de pouvoir en divulguer les r�sultats. Puis, afin de permettre l'agr�gation des observations provenant des r�gions qui ne sont pas repr�sent�es de fa�on proportionnelle dans l'�chantillon, la m�thodologie de l'enqu�te attribue des facteurs de pond�ration plus petits aux localit�s de plus petite taille qui sont sur-repr�sent�es dans l'�chantillon. L'analyse de r�gression de l'�tude de Gunderson ne tenait pas compte des facteurs de pond�ration de l'�chantillon propres aux micro-donn�es de l'EPA.
L'analyse de r�gression de l'�tude de Gunderson n'a pas tenu compte des poids d'�chantillonnage inclus dans les micro-donn�es de l'Enqu�te sur la population active.
Afin d'�valuer les r�percussions si l'on ignore les poids d'�chantillonnage, le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor a d'abord r�p�t� les r�gressions non pond�r�es effectu�es par Gunderson et ses collaborateurs et a reproduit avec succ�s leurs r�sultats[77]. Par la suite, le SCT a appliqu� les r�gressions qui int�graient les poids d'�chantillonnage des micro-donn�es de l'Enqu�te sur la population active. Les r�sultats ont �t� les suivants :
Nous en avons conclu que l'utilisation des facteurs de pond�ration de l'�chantillonnage de l'Enqu�te sur la population active pour rendre les donn�es plus repr�sentatives de la r�partition r�gionale de la population canadienne r�duisait consid�rablement la prime salariale. L'�cart se situait entre un minimum de 1,6 point de pourcentage (pour les 47 groupes professionnels selon les donn�es d'avril 1997) et 3,2 points de pourcentage (pour les 47 groupes professionnels selon les donn�es d'avril 2004).
Nous avons aussi observ� que Gunderson et ses collaborateurs utilisaient seulement les donn�es de l'Enqu�te sur la population active recueillies en avril pour leur analyse. Afin de v�rifier la stabilit� de l'estimation dans le temps, nous avons examin� les donn�es recueillies en octobre 2002, octobre 2003 et avril 2004 en comparaison avec les donn�es recueillies par Gunderson en avril 2003. �tant donn� que seulement un sixi�me de l'�chantillon de l'Enqu�te sur la population active est renouvel� chaque mois, l'utilisation de p�riodes de r�f�rence � six mois d'intervalle offre des �chantillons dont les observations diff�rent compl�tement. Le tableau 1034 r�sume les r�sultats de la v�rification des variations saisonni�res. Voici en r�sum� nos constatations :
Si l'on int�gre aussi les facteurs de pond�ration de l'�chantillonnage, la prime salariale diminue davantage, passant de 10,9 % si on utilise les donn�es recueillies en avril 2003 � 8,7 % et 6,6 % si on utilise les donn�es recueillies en octobre 2002 et en octobre 2003 respectivement.
Tableau 1034 �carts salariaux entre le gouvernement f�d�ral et le secteur priv� selon les donn�es de l'Enqu�te sur la population active d'octobre et d'avril pour certaines ann�es, en utilisant des r�gressions pond�r�es et non pond�r�es |
||||
|
�cart salarial en pourcentage |
|||
|
R�gressions non pond�r�es |
R�gressions pond�r�es |
||
|
en utilisant 10 groupes professionnels |
en utilisant 47 groupes professionnels |
en utilisant 10 groupes professionnels |
en utilisant 47 groupes professionnels |
Octobre 2002 |
14,3 |
11,2 |
11,6 |
8,7 |
Avril 2003 |
16,2* |
12,4* |
14,5 |
10,9 |
Octobre 2003 |
12,4 |
8,8 |
10,2 |
6,6 |
Avril 2004 |
15,3 |
12,3 |
12,3 |
9,1 |
* R�sultats figurant dans le rapport Gunderson. |
Les primes salariales semblent �tre assez sensibles aux facteurs saisonniers. Une explication probable est que le mois d'avril se situe dans la p�riode de pointe des d�clarations d'imp�t, lorsque l'Agence des douanes et du revenu du Canada a recours � des milliers de travailleurs saisonniers dans des postes de commis pour lesquels il y a une prime salariale relativement �lev�e par rapport au secteur priv�.
Les �tudes de Gunderson et coll., tout comme l'�tude des RCRPP fond�e sur les recensements, soul�vent des points importants n�cessitant un examen plus approfondi. Nonobstant les questions m�thodologiques qu'elles soul�vent, il faut prendre au s�rieux la tendance � la hausse de la prime salariale dans le secteur public f�d�ral qui ressort des �tudes de la FCEI et de Gunderson.
L'Institut de la statistique du Qu�bec (ISQ) a le mandat de comparer la r�mun�ration des employ�s syndiqu�s dans � l'administration qu�b�coise � provinciale � celle des autres employeurs au Qu�bec, ce qui comprend la fonction publique, les conseils scolaires et les c�geps, les h�pitaux et les autres fournisseurs de services de sant� et de services sociaux, et celle offerte par d'autres employeurs syndiqu�s et non syndiqu�s du Qu�bec. L'�tude comparative annuelle effectu�e par l'Institut examine la moyenne des salaires (rajust�e pour les heures travaill�es) et la r�mun�ration globale. L'analyse s'appuie sur un appariement de certains postes au moyen d'un sondage annuel aupr�s des �tablissements comptant 200 employ�s ou plus. Des comparaisons distinctes avec des employ�s du secteur priv� et du gouvernement f�d�ral sont aussi pr�sent�es dans le rapport.
Le rapport de l'Institut pour 2003[78] pr�sente les points suivants concernant le secteur public f�d�ral :
Dans son annexe sur la m�thodologie jointe au rapport de 2003, l'ISQ a fourni une vaste description de la mani�re dont il compare les postes et la r�mun�ration[80]. Les comparaisons sont fond�es sur 60 emplois rep�res, repr�sentant 20 % de l'administration publique qu�b�coise, par exemple les professionnels en administration financi�re, les ing�nieurs, les techniciens de laboratoire, le personnel de soutien administratif, les m�caniciens d'automobiles et les cuisiniers. Pour la plupart de ces emplois, deux ou trois niveaux de complexit� et de responsabilit� ont �t� analys�s. Pour le secteur priv�, les comparateurs proviennent des employeurs comptant au moins 200 travailleurs.
Les formes de r�mun�ration vis�es dans l'�valuation de la r�mun�ration globale incluaient les salaires, les cotisations � un r�gime de retraite, les assurances de tout genre et les programmes l�gislatifs. Les primes, le temps suppl�mentaire et la s�curit� d'emploi ne font pas partie de l'analyse. Les comparaisons sont faites en fonction des d�penses de l'employeur pour les diff�rentes composantes de la r�mun�ration globale. Les heures normales de travail sont prises en compte pour le rajustement des comparaisons. Le secteur public f�d�ral comptait les plus longues heures de travail parmi les groupes examin�s par l'ISQ.
Comparaison des salaires f�d�raux � ceux du secteur priv�
Les donn�es d�taill�es pr�sent�es dans l'�tude de l'ISQ permettent de comparer les salaires des employ�s du gouvernement f�d�ral et ceux des employ�s du secteur priv� du Qu�bec. La comparaison g�n�rale avec le secteur priv� provincial peut �tre appliqu� au secteur priv� canadien dans son ensemble en tenant compte des �carts salariaux entre le secteur priv� au Qu�bec et le secteur priv� dans l'ensemble du pays. Selon les donn�es de l'Enqu�te sur la population active de juin 2003, les salaires dans le secteur priv� qu�b�cois des entreprises comptant 100 employ�s ou plus �taient 5,5 % moins �lev�s que la moyenne nationale dans le secteur priv� pour la m�me cat�gorie d'employ�s[81].
Le tableau 1035 r�sume la comparaison entre les salaires au gouvernement f�d�ral et ceux dans le secteur priv� au Qu�bec en utilisant les donn�es de l'ISQ. L'�cart salarial total et les �carts salariaux pour les cat�gories professionnelles sont des moyennes pond�r�es fond�es sur les effectifs r�els du gouvernement f�d�ral[82] pour les postes inclus dans le sondage de l'ISQ. Ces donn�es peuvent diff�rer consid�rablement de celles indiqu�es par l'ISQ parce qu'elles sont fond�es sur les effectifs du gouvernement f�d�ral plut�t que sur les effectifs du gouvernement provincial. Cependant, les donn�es sur la r�mun�ration pour les postes servant � calculer ces agr�gats et l'appariement des postes sont tir�es des travaux effectu�s par l'ISQ.
Tableau 1035 �carts salariaux entre les employ�s du gouvernement f�d�ral et les employ�s de niveau comparable dans le secteur priv� au Qu�bec, 2003 |
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Nombre d'employ�s, |
Salaires, |
Salaires, |
�cart salarial |
R�mun�ration totale, gouv. F�d�ral, taux horaire |
R�mun�ration |
�cart de la r�mun�ration totale |
Professionnels |
9 484 |
62 052 $ |
62 672 $ |
-1,0 % |
45,79 $ |
43,78 $ |
4,6 % |
Techniciens |
9 299 |
52 044 $ |
49 262 $ |
5,6 % |
39,20 $ |
34,84 $ |
12,5 % |
Personnel de bureau |
22 175 |
36 987 $ |
36 319 $ |
1,8 % |
28,23 $ |
26,45 $ |
6,7 % |
Services |
962 |
32 626 $ |
29 258 $ |
11,5 % |
22,51 $ |
17,13 $ |
31,4 % |
M�tiers |
1 638 |
41 295 $ |
54 568 $ |
-24,3 % |
29,82 $ |
37,93 $ |
-21,4 % |
Total |
43 558 |
45 725 $ |
45 350 $ |
0,8 % |
34,33 $ |
32,24 $ |
6,5 % |
Source : Donn�es sur les salaires dans le secteur priv�, l'appariement des emplois et la r�mun�ration totale de l'Institut de la Statistique du Qu�bec. |
Selon cette approche, les employ�s du gouvernement f�d�ral gagnaient, en 2003, en moyenne 0,8 % de plus que les employ�s de niveau comparable dans le secteur priv� au Qu�bec. L'�cart salarial oscillait entre -24,3 % pour les m�tiers et un taux �lev� de 11,5 % pour les employ�s des services, principalement des cuisiniers et des employ�s dans les caf�t�rias. Si l'on tient compte de l'�cart au niveau de la moyenne des salaires entre le secteur priv� provincial et le secteur priv� national, on peut raisonnablement estimer que ces r�sultats indiquent que les employ�s du gouvernement f�d�ral �taient en moyenne pay�s moins (environ 5 %) que les employ�s du secteur priv� travaillant pour des entreprises comptant 200 employ�s ou plus.
Toutefois, lorsque tous les autres avantages li�s � la r�mun�ration sont inclus (par exemple, les cotisations des employeurs au r�gime de retraite) et que les salaires sont rajust�s pour tenir compte du nombre d'heures travaill�es, l'�cart au niveau de la r�mun�ration procure un avantage de 6,5 % aux employ�s du gouvernement f�d�ral par rapport aux employ�s du secteur priv� au Qu�bec. L'�cart total au niveau de la r�mun�ration variait de - 21,4 % pour les m�tiers � 31,4 % dans le secteur des services.
La principale mise en garde � l'�gard de cette comparaison est que les emplois utilis�s pour la comparaison �taient limit�s par les donn�es de l'ISQ. Les postes-rep�res faisant l'objet du sondage par l'ISQ ont �t� s�lectionn�s pour repr�senter la vaste gamme des postes dans � l'administration qu�b�coise �. Ces postes ne correspondent pas � la structure des postes dans la fonction publique f�d�rale. Par cons�quent, cette comparaison des salaires entre le gouvernement f�d�ral et le secteur priv� devrait �tre uniquement per�ue � titre d'indication de l'�cart salarial r�el entre les employ�s du gouvernement f�d�ral et les employ�s du secteur priv�.
Nous avons examin�, dans cette section, trois approches distinctes en vue de la comparaison des salaires et de la r�mun�ration globale dans tous les secteurs de l'�conomie.
Premi�rement, la comparaison la plus g�n�rale, une �tude de la FCEI tir�e des donn�es du recensement de 2000, a �tabli un �cart salarial relativement important (15,1 % pour les traitements et 23,3 % pour la r�mun�ration globale) entre le secteur public f�d�ral et le secteur priv� au Canada.
Deuxi�mement, Gunderson et ses collaborateurs ont not� un �cart salarial un peu plus �lev� au gouvernement f�d�ral (16,2 % pour les salaires), � l'exception de 2003[83], selon les donn�es de l'Enqu�te sur la population active. Toutefois, cet �cart a �t� �tabli lorsqu'on mettait l'accent sur dix grands groupes professionnels. Lorsqu'on utilisait 47 professions, l'�cart salarial entre le secteur public f�d�ral et l'ensemble du secteur priv� chutait � 12,4 % en 2003.
Troisi�mement, en ce qui a trait au rapport de 2003 de l'ISQ, nous avons une �valuation fond�e sur une comparaison directe de certains postes. � ce niveau de comparaison d�taill�, nous pouvons constater un �cart n�gligeable entre les salaires dans le secteur public f�d�ral et ceux dans le secteur priv� au Qu�bec et, par cons�quent, l'ensemble du march� du travail canadien. En g�n�ral, ces r�sultats sugg�rent le principe g�n�ral voulant que plus nous d�finissons rigoureusement les caract�ristiques de certaines professions et de certains emplois pour comparer la r�mun�ration et moins nous observons une � prime � salariale g�n�rale dans le secteur public f�d�ral.
Plus t�t dans ce chapitre, nous avons conclu qu'il n'y avait aucune indication que les salaires dans la fonction publique f�d�rale �taient inf�rieurs � ceux du secteur priv� canadien. Nous en sommes venus � cette conclusion pour deux raisons. Premi�rement, le calcul figurant dans l'�tude de 1992 du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor, fond� sur les travaux du Bureau de recherche sur les traitements pendant les derni�res ann�es de son existence, indiquant que sur une �chelle nationale, la r�mun�ration moyenne dans la fonction publique f�d�rale �tait inf�rieure de 8,3 % � celle du secteur priv�. Deuxi�mement, nous avons remarqu� que la r�mun�ration moyenne dans le secteur public f�d�ral avait augment� plus rapidement � la fin des ann�es 1990 et au d�but des ann�es 2000 que les indicateurs g�n�raux des augmentations salariales dans le secteur priv�. En r�unissant ces deux points, nous avons pu conclure qu'au niveau global, la r�mun�ration dans la fonction publique f�d�rale n'�tait pas en g�n�ral inf�rieure ni clairement sup�rieure � celle de la fonction publique canadienne.
M�me si les �tudes de la FCEI et de RCRPP / Gunderson r�v�lent une prime salariale importante dans la fonction publique f�d�rale comparativement au secteur priv� canadien, nous avons constat� que les deux �tudes surestiment peut-�tre l'importance d'un �ventuel �cart salarial moyen. Par exemple, dans l'�tude de la FCEI, la plus grande partie de l'�cart salarial s'explique par l'utilisation du salaire moyen au lieu du salaire m�dian et le montant forfaitaire vers� en 2000 au titre de l'�quit� salariale. Pour l'�tude de RCRPP / Gunderson, nous observons que le fait d'utiliser 47 cat�gories professionnelles au lieu de 10 r�duit la prime salariale du quart environ. L'ISQ a constat� une avance tr�s faible dans le secteur public f�d�ral par rapport au secteur priv�, � partir de l'analyse de certains appariements de postes pour 60 postes-rep�res. En tenant compte de tous les �l�ments probants, nous concluons qu'en 2003, la prime salariale globale dans la fonction publique f�d�rale �tait probablement bien inf�rieure � 10 %[84].
Toutefois, il est important de noter que toutes les �tudes indiquent une augmentation relative des salaires dans le secteur public f�d�ral au cours des derni�res ann�es comparativement � divers groupes comparables. Selon l'�tude de la FCEI, la prime salariale f�d�rale est pass�e de 8,9 % en 1995 � 15,1 % en 2000. Dans l'�tude de Gunderson et coll., elle a augment� de 6,9 % en 1997 � 16,2 % en 2003. Pour l'ISQ, l'�cart salarial entre l'administration f�d�rale et celle du Qu�bec a augment� de 1,1 % entre 2002 et 2003.
Peu importe l'�cart absolu r�el dans les niveaux de salaires entre le secteur public f�d�ral et d'autres secteurs, notre propre analyse dans le pr�sent rapport confirme �galement un taux de croissance relativement rapide (et sans pr�c�dent au cours des derni�res ann�es) de la r�mun�ration moyenne r�elle dans le secteur public f�d�ral. Si les salaires moyens dans le secteur public f�d�ral continuent d'augmenter plus rapidement que les salaires dans le secteur priv� ou dans d'autres secteurs de l'�conomie, il y aura certainement une prime salariale en faveur du secteur public f�d�ral.
Les �tudes globales ne sont pas des outils pr�cis pour �valuer dans quelle mesure un vaste secteur d'emploi accuse un retard ou est en t�te par rapport � d'autres secteurs. Toutefois, elles sont clairement utiles pour indiquer les changements d'orientation. Elles peuvent �galement servir � soulever les questions n�cessitant une analyse plus approfondie. Toutefois, nous devons en bout de ligne compl�ter les analyses globales par des �tudes attentives de certains groupes professionnels. Nous nous attarderons maintenant � d�crire et � �valuer plusieurs �tudes men�es au cours des derni�res ann�es.
Dans cette section, nous examinons quatre �tudes portant sur la r�mun�ration de certains groupes professionnels.
La premi�re est une �tude conjointe patronale-syndicale concernant l'unit� de n�gociation des Services de l'exploitation (SV).
La deuxi�me est une �tude concernant l'unit� de n�gociation du Service ext�rieur (FS) men�e conjointement au nom du syndicat, des principaux minist�res employeurs et du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor.
La troisi�me est une �tude entreprise par un minist�re employeur, Transports Canada, � l'�gard de l'unit� de n�gociation de la Navigation a�rienne (AO).
Le quatri�me type d'�tudes englobe deux �tudes parrain�es par le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor � titre d'employeur. Les groupes vis�s sont les Syst�mes d'ordinateurs (CS) et les groupes de la Direction (EX).
Le cinqui�me type englobe les �tudes traitant de la r�mun�ration � la GRC.
Pour conclure cette section, nous d�crivons bri�vement les �tudes pilotes sur la r�mun�ration men�e � l'�gard de certains groupes professionnels par Statistique Canada au nom du Comit� consultatif mixte sur la r�mun�ration du Conseil national mixte pour les syndicats et l'employeur.
Le meilleur exemple d'une �tude conjointe patronale-syndicale men�e r�cemment sur la r�mun�ration pour un groupe de n�gociation en particulier est l'enqu�te nationale sur la r�mun�ration de Morneau-Sobeco pour le groupe Services de l'exploitation (SV). Ce groupe inclut une grande vari�t� de professions ax�es sur les m�tiers telles que les pompiers, les �quipages de navire, les travailleurs des services hospitaliers, les manœuvres, les �lectriciens, les plombiers, les menuisiers, les pr�pos�s au m�nage / concierges, les m�caniciens et ainsi de suite. L'�tude portait sur les traitements et les avantages sociaux d'un groupe de 31 postes repr�sentant plus de la moiti� des 12 000 employ�s environ de l'unit� de n�gociation (SV)[85]. Le questionnaire de l'enqu�te a �t� envoy� � 700 employeurs des secteurs priv� et public � travers le pays. Les r�pondants repr�sentaient au total 172 organismes, environ deux tiers du secteur priv�, employant en tout 38 000 travailleurs.
Pour chacun des 31 postes, le rapport Morneau-Sobeco pr�sente le taux horaire moyen ainsi que le 10e, 25e, 50e (m�dian), 75e et 90e centiles de m�me que le nombre de titulaires inclus dans l'�chantillon pour ce poste. Le rapport documente de la m�me fa�on des �l�ments tels que les heures de travail, les cong�s et l'acc�s � un r�gime d'assurance offert par l'employeur, les r�gimes de retraite et d'autres avantages sociaux.
Le rapport lui-m�me ne compare pas ses r�sultats au taux de r�mun�ration actuel pour les employ�s des Services de l'exploitation du gouvernement f�d�ral. Selon l'Alliance de la fonction publique du Canada[86] :
Comme nous l'expliquerons plus loin, la r�mun�ration horaire moyenne des 31 postes qui ont fait l'objet de l'enqu�te de Morneau-Sobeco s'�l�ve � 21,41 $ (pond�r�e en fonction du nombre de titulaires de ces postes � la fonction publique f�d�rale). Actuellement, les titulaires de ces postes, membres de la Table 2, gagnent en moyenne 17,78 $ l'heure, c'est-�-dire 3,63 $ de moins que les travailleuses et travailleurs du march� externe. Exprim�e en pourcentage, la moyenne externe est de 20 % sup�rieure � celle de la Table 2[87].
Dans une �valuation interne, le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor a fait l'observation suivante[88] :
En g�n�ral, les r�sultats de l'�tude conjointe sugg�rent que pour plusieurs postes, les taux dans la fonction publique f�d�rale sont comparables et m�me sup�rieurs � ceux des march�s externes (8 postes sur 31)... Toutefois, pour la plupart des postes, les taux dans la fonction publique f�d�rale sont inf�rieurs � ceux des march�s externes (23 postes sur 31). Il est important de souligner toutefois que plus de la moiti� des comparaisons sugg�rant que les taux dans la fonction publique sont plus �lev�s doivent �tre interpr�t�es avec prudence �tant donn� les �carts importants au niveau de la r�partition r�gionale entre la population de l'unit� SV et la population de l'�tude conjointe[89], ce qui peut cr�er un biais[90]. (TRADUCTION; p. 1 de l'anglais)
Cette �valuation interne faisait la comparaison entre les r�sultats de l'�tude de Morneau-Sobeco avec des donn�es d'autres sources telles que le recensement de 2001 et l'enqu�te sur les justes salaires men�e r�guli�rement par la Direction g�n�rale du travail de D�veloppement des ressources humaines Canada pour des m�tiers de la construction. Pour 16 des 31 postes, l'�valuation du Conseil du Tr�sor a d�termin� que les traitements �taient moins �lev�s dans l'une des autres sources, parfois beaucoup moins �lev�s. Par exemple, pour les manœuvres, l'�tude Morneau-Sobeco a �tabli un �cart de 26,3 % par rapport au march� externe alors que l'enqu�te de DRHC a indiqu� un �cart de seulement 4,7 %. Il est int�ressant de noter que pour les pr�pos�s au m�nage et les concierges, l'�tude conjointe indiquait un �cart de 29,4 %, mais l'information sur les salaires dans le recensement de 2001 sugg�re que les taux dans la fonction publique f�d�rale et dans le secteur priv� sont comparables.
Une autre mise en garde du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor est la fiabilit� de l'information provenant d'organismes comptant moins de 10 employ�s pour 15 postes sur 31. Des sources aussi peu repr�sentatives comportent un risque important d'erreurs.
Mais avant tout le rapport de l'enqu�te de Morneau-Sobeco ne d�crit pas explicitement la r�alit� voulant que les traitements pour les emplois ax�s sur les m�tiers varient consid�rablement � l'�chelle r�gionale au Canada. Le principal rapport pr�sente les taux horaires pour divers rangs centiles comme nous l'avons d�j� indiqu� mais l'�tude n'essaie pas de pond�rer les traitements au niveau r�gional afin de tenir compte des endroits o� les employ�s f�d�raux du groupe SV travaillent r�ellement. En fait, pour 22 des 25 postes pay�s actuellement en fonction des zones de r�mun�ration, la r�partition de la population �chantillonn�e pour l'enqu�te variait d'au moins 10 % dans au moins une zone par rapport � la r�partition de la population du groupe SV[91]. Pour les cuisiniers, par exemple, seulement 23 % des travailleurs faisant l'objet de l'�tude �taient dans la zone 2, alors que 70 % des cuisiniers dans la fonction publique travaillaient dans cette zone.
L'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) a toujours indiqu� clairement qu'elle visait � �liminer les �carts salariaux au niveau r�gional et elle a obtenu un succ�s consid�rable au moyen de la n�gociation collective au fil des ans. N�anmoins, le march� du travail externe dans l'ensemble du Canada n'est pas homog�ne pour la plupart des m�tiers. Donc, logiquement, on devrait accorder aux m�tiers des taux r�gionaux correspondant aux march�s locaux ou du moins conformes aux taux nationaux ou aux taux des zones refl�tant la r�partition g�ographique r�elle des fonctionnaires f�d�raux dans le groupe SV.
Notre examen de l'enqu�te de Morneau-Sobeco au sujet du groupe des Services de l'exploitation est utile. Il s'agit manifestement d'un travail s�rieux. L'enqu�te appuie certainement la notion g�n�rale voulant que les salaires des employ�s f�d�raux occupant des m�tiers sont inf�rieurs � ceux du march� externe[92]. Toutefois, la question de d�terminer avec pr�cision cet �cart peut �tre d�battue longuement. Nul doute que l'�tude au sujet du groupe SV contribue de fa�on utile au d�bat, mais elle ne r�gle pas d�finitivement la question de comparabilit� relativement au personnel sp�cialis� des m�tiers dans la fonction publique.
Nous examinons ici bri�vement deux �tudes qui ont �t� men�es au cours des derni�res ann�es en collaboration entre le syndicat pertinent, les principaux minist�res employeurs et le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor � titre d'employeur officiel. La premi�re �tude porte sur l'unit� de n�gociation du Service ext�rieur (FS) et la deuxi�me, sur le groupe de la Navigation a�rienne (AO).
�tude sur le groupe Service ext�rieur
PricewaterhouseCoopers (PwC) a men� l'�tude sur le Service ext�rieur pour le compte du minist�re des Affaires �trang�res et du Commerce international, de Citoyennet� et Immigration Canada, du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor et de l'Association professionnelle des agents du service ext�rieur[93]. Il s'agissait d'une vaste �tude portant sur des questions autres que la r�mun�ration en soi, notamment l'incidence des affectations � l'�tranger par rotation sur les conjoints et les parents �g�s des agents du service ext�rieur, le recrutement et l'avancement de la carri�re.
Pour ce qui est de la r�mun�ration, le rapport d�crivait comment les �chelles salariales du Service ext�rieur (FS) se comparent � celles d'autres groupes de classification dans la fonction publique f�d�rale tels que �conomie, sociologie et statistiques (ES), Commerce (CO), Administration des programmes (PM), Droit (LA), Services administratifs (AS), Cours et affectations de perfectionnement (CA) et Stagiaires en gestion (MM). PWC a �galement pr�sent� les r�sultats d'une enqu�te sur la r�mun�ration et d'autres conditions d'emploi pour d'autres services ext�rieurs, des organismes internationaux et des entreprises du secteur priv�.
Pour ce qui est de la comparabilit� interne, les groupes comparables �tablis avaient des niveaux de classification dont le maximum de la r�mun�ration �tait consid�rablement plus �lev� que celui du groupe FS. Parmi les pays qui ont transmis des donn�es au sujet de la r�mun�ration de leurs agents du service ext�rieur, cinq d'entre eux ont indiqu� qu'ils versaient des salaires plus �lev�s que le Canada, dont deux ayant des salaires 60 % plus �lev�s. Six pays avaient des niveaux de salaire assez semblables et trois versaient des salaires un peu moins �lev�s.
Ce qui est le plus frappant dans cette �tude du groupe FS, c'est son orientation impr�cise. En effet, une grande vari�t� de renseignements qui pouvaient �tre pertinents ou non ont �t� recueillis, mais sans th�orie pr�cise quant aux comparateurs les plus appropri�s et pourquoi. Par exemple, l'�tude n'indiquait pas clairement s'il fallait choisir entre l'�quit� interne et la concurrence externe en tant que principal facteur pour �tablir les salaires. Pour ce qui est des agents du service ext�rieur, leur travail ressemble plus � celui d'autres fonctionnaires que tout autre groupe externe canadien. Pourtant, il n'est pas �vident de savoir avec quel groupe analogue de la fonction publique nous devrions comparer les salaires du service ext�rieur. Les employ�s du groupe FS et leur travail r�el regroupent les aspects du travail des �conomistes, des avocats, des agents de commerce, des administrateurs de programmes et des agents des services administratifs.
Les comparaisons avec les services ext�rieurs des autres pays ou avec des organismes internationaux sont, en principe, logiques pour ce qui est de la nature du travail. Toutefois, il y a tr�s peu d'�l�ments indiquant qu'on a pris soin d'assurer des appariements exacts des postes; des postes-rep�res trop g�n�riques couvrent un large �ventail de la valeur �ventuelle des postes et peuvent poser des probl�mes d'interpr�tation. Quoi qu'il en soit, chaque pays a son propre niveau de vie et son approche pour ce qui est de la r�mun�ration des fonctionnaires. Le fait que les employ�s des Nations Unies ou les diplomates repr�sentant les �tats-Unis ou la Suisse[94] gagnent consid�rablement plus que les diplomates canadiens a une certaine valeur de propagande. Cependant, cela est tr�s peu pertinent pour d�terminer les salaires des Canadiens. De plus, le recours � la simple conversion des devises pour comparer ces salaires ou d'autres salaires est trop simple. Tous les pays fondent leur r�mun�ration sur les influences du march� du travail dans le pays d'origine qui peuvent varier grandement d'un pays � l'autre.
�tude sur le groupe Navigation a�rienne
� la fin des ann�es 1990, certains emplois sp�cialis�s sont devenus tr�s en demande sur le march� du travail externe � un point tel que les minist�res employeurs ont entrepris des examens sur la r�mun�ration afin de r�gler des probl�mes de recrutement et de maintien en poste de personnel qualifi�. Cette d�cision r�sultait, en grande partie, de la position du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor indiquant qu'il envisagerait des indemnit�s temporaires de recrutement et maintien en poste pour certains groupes lorsqu'un minist�re pouvait pr�senter des arguments convaincants quant aux probl�mes qu'il rencontrait pour assurer une r�serve ad�quate d'employ�s comp�tents.
Un bon exemple est l'�tude de Pricewaterhouse Coopers au sujet du groupe des inspecteurs de l'aviation civile demand�e en 1998 par Transports Canada[95]. L'�tude a �t� men�e dans le contexte de l'expansion de l'industrie a�ronautique et de l'industrie du transport a�rien � la fin des ann�es 1990 qui a donn� lieu � un optimisme g�n�ral � l'�gard de la croissance. Suite � ces attentes, PwC a men� une enqu�te aupr�s de 25 exploitants a�riens en utilisant 3 postes-rep�res. Les 14 compagnies qui ont r�pondu � l'enqu�te ont �t� regroup�es en 4 volets : les transporteurs nationaux, les affr�teurs nationaux, les transporteurs r�gionaux et les exploitants de services de navette a�rienne. Comparativement � tout le groupe de r�pondants, l'enqu�te de PwC a �tabli que les salaires � Transports Canada (groupe de la Navigation a�rienne) se situaient entre le 21e et le 31e centile.
Le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor (SCT) a jug� que les donn�es de l'enqu�te de PwC concernant le march� n'�taient pas valides ni fiables pour plusieurs raisons. Tout d'abord, l'appariement des emplois pour les trois postes-rep�res a �t� consid�r� faible. Deuxi�mement, les analystes du SCT ont estim� que les comparaisons salariales ne prenaient pas en consid�ration les questions relatives � la r�mun�ration des heures suppl�mentaires, les indemnit�s provisoires actuelles, les diff�rences au niveau des avantages sociaux et les conditions de travail moins stressantes d'un exploitant r�glement� par le gouvernement par rapport aux pilotes op�rationnels employ�s par des compagnies a�riennes. En r�sum�, le SCT a soutenu que l'enqu�te ne satisfaisait pas au simple test de validit� apparente en raison de la disparit� entre les postes du groupe AO et le march� du travail en g�n�ral qui �tait pr�tendument �norme. Si cela avait �t� le cas, il y aurait eu un exode � Transports Canada; toutefois, il n'y a pas eu de d�parts importants.
Par suite des d�saccords fondamentaux quant � la validit� de l'�tude de PwC, les n�gociations avec l'unit� de n�gociation du groupe AO ont �t� prolong�es pendant plusieurs ann�es. Cela rendait �vidente la vuln�rabilit� des �tudes : le caract�re �ph�m�re des march�s du travail effervescents. Au lendemain des �v�nements du 11 septembre 2001 et de la restructuration subs�quente des industries internationales et canadiennes du transport a�rien, toutes les pr�visions de p�nuries de pilotes et d'augmentation rapide des salaires ont �t� invers�es alors qu'il y a eu des mises � pied au lieu du recrutement et que les salaires ont diminu�.
Dans cette rubrique, nous examinons deux �tudes assez diff�rentes men�es pour le compte du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor � titre d'employeur pour le noyau de la fonction publique. La premi�re �tude porte sur l'unit� de n�gociation du groupe des Syst�mes d'ordinateurs (CS) et la deuxi�me porte sur le groupe de classification Direction (EX) pour lesquels le Conseil du Tr�sor �tablit les �chelles salariales � partir des recommandations d'un groupe consultatif externe.
�tude de Watson Wyatt sur le groupe Syst�mes informatiques
En pr�vision de la ronde de n�gociations de 2002-2005 pour le groupe de n�gociation CS, le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor a demand� � Watson Wyatt d'examiner les enqu�tes publi�es au sujet des salaires dans le domaine de l'informatique[96]. Malgr� leurs limites intrins�ques, ces �tudes peuvent aider � situer la r�mun�ration dans la fonction publique dans le contexte du march� du travail g�n�ral. � partir de r�sum�s des emplois d�crivant succinctement les fonctions de 15 emplois grandement utilis�s dans l'industrie, Watson Wyatt a recueilli des donn�es d'enqu�tes publi�es et des donn�es de diff�rentes sources sur la r�mun�ration de postes externes comparables, qui ont �t� rajust�es � une date commune (septembre 2002). Parmi les enqu�tes, mentionnons celles effectu�es par Watson Wyatt, Mercer, Morneau-Sobeco, la Chambre de commerce de Toronto et Towers Perrin.
L'�tude examinait le salaire de base et la r�mun�ration globale en esp�ces qui incluait, dans le cas de la fonction publique f�d�rale, l'indemnit� de recrutement et de maintien en poste. Pour ce qui est du salaire de base, on a constat� que la fonction publique f�d�rale versait � peu pr�s le m�me salaire que celui du march� externe pour les postes faisant partie des trois premiers niveaux de classification du groupe des Syst�mes d'ordinateurs (c'est-�-dire, CS1 � CS3), mais un salaire moins �lev� aux niveaux CS4 et CS5. Pour ce qui est de la r�mun�ration globale, Watson Wyatt a observ� qu'il y avait une prime salariale dans la fonction publique f�d�rale aux trois premiers niveaux de classification du groupe CS et un �cart de plus en plus important aux niveaux CS4 et CS5.
Il est important de souligner que les �tudes de ce genre comparent essentiellement les structures de salaires plut�t que les salaires r�els. Afin d'apporter une plus grande pr�cision, Watson Wyatt a fourni de l'information au sujet des �chelles salariales au 25e, 50e et 75e centile ainsi que la moyenne arithm�tique. Malgr� leurs limites intrins�ques, ces �tudes peuvent aider � situer la r�mun�ration dans la fonction publique dans le contexte du march� du travail g�n�ral. En g�n�ral, Watson Wyatt a conclu ce qui suit :
Nous sommes en mesure de dire que le secteur public [f�d�ral] offre des salaires suffisants aux niveaux CS 1 � CS 3. Toutefois, le secteur public offre des salaires insuffisants aux niveaux CS 4 et CS 5. Cette conclusion est fond�e sur la comparaison du salaire de base et celle de la r�mun�ration globale. (TRADUCTION)
Il est int�ressant de souligner que cette �tude n'avait pas discern� les r�percussions sur les n�gociations importantes qui ont eu lieu, par la suite, avec l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) repr�sentant le groupe de n�gociations CS. Le r�glement �ventuel n'a fait aucune distinction dans les rajustements salariaux entre les niveaux CS 1 � CS 3 et CS 4 et CS 5. D'un autre c�t�, la tenue de cette �tude peut avoir eu des r�percussions sur le processus de n�gociation, par exemple, en rendant l'IPFPC quelque peu r�ticent � recourir � un comit� de conciliation lorsqu'il aurait d� s'opposer aux constatations du rapport de l'enqu�te[97].
�tude de Hay Associates sur le groupe EX
Enfin, nous pr�sentons une comparaison de la r�mun�ration des cadres de direction avec celle des cadres de direction dans le secteur priv� et le secteur public g�n�ral effectu�e par Hay Associates en 2001[98]. L'�tude a �t� men�e pour le compte du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor � l'appui du travail du Comit� consultatif sur le maintien en poste et la r�mun�ration du personnel de direction. Le march� de comparaison comprenait deux sous-march�s :
Le syst�me Hay permettant d'�valuer la port�e et la difficult� des postes a �t� utilis� pour assurer la comparaison des postes au m�me niveau de difficult�. Les �l�ments de r�mun�ration inclus dans l'analyse �taient les suivants :
Les constatations (utilisant les m�dianes aux fins de comparaison) �taient les suivantes :
Il s'agit d'une �tude cr�dible fond�e sur une m�thodologie �prouv�e et tr�s r�pandue. Il y a certains �l�ments subjectifs qui pourraient faire l'objet de critiques.
N�anmoins, les mises � jour annuelles de cette comparaison de la r�mun�ration globale pour les cadres de direction offrent un point de comparaison uniforme pour le Comit� consultatif sur le maintien en poster et la r�mun�ration du personnel de direction pour formuler des recommandations � l'�gard des rajustements � apporter � la r�mun�ration des cadres au gouvernement f�d�ral.
�tude de Mercer sur la GRC
� compter de 1993, et par la suite chaque ann�e depuis 1998, William M. Mercer a produit pour le Conseil de la solde de la GRC une comparaison annuelle de la r�mun�ration globale des principaux services de police au Canada. Comme nous l'avons d�crit dans le chapitre 7, cette enqu�te vise six grands services de police municipaux � travers le pays, les deux services de police provinciaux ainsi que la GRC. Le rapport fournit des pr�cisions au sujet de la r�mun�ration en esp�ces, des heures de travail, des cong�s, des r�gimes de retraite et des r�gimes d'�pargnes, des avantages sociaux collectifs de tout genre et autre r�mun�ration, des indemnit�s et des avantages directs. Cette information permet de d�terminer les rajustements au niveau des salaires et des avantages qu'il faudrait recommander au Conseil du Tr�sor aux fins d'approbation.
Cette enqu�te suit une m�thode tr�s factuelle. Un nombre peu �lev� de groupes comparables appropri�s sont enti�rement document�s. On peut se demander si le travail de tous ces services de police est strictement le m�me. La GRC, par exemple, combine ce qu'on pourrait appeler des services de police provinciaux et municipaux � classiques � jouant un r�le national qui va bien au-del� du r�le que d'autres services assument, notamment dans des domaines tels que la s�curit� nationale. N�anmoins, il est probable que les similitudes sont aussi importantes qu'elles peuvent l'�tre dans d'autres �tudes comparatives.
Contrairement aux �tudes globales d�crites dans la section pr�c�dente du pr�sent chapitre, les �tudes � plus petite �chelle peuvent �tre tr�s utiles, en principe, pour comparer les pommes avec des pommes en ce qui a trait � la r�mun�ration. Toutefois, comme nous avons pu le constater en examinant les enqu�tes et les �tudes tr�s diff�rentes qui ont �t� analys�es dans cette section, il n'y a aucune approche ni aucune norme �tablie qui ont �t� appliqu�es uniform�ment dans la tenue de ces �tudes. Comme on peut s'y attendre, les �tudes ont tendance � �tre men�es sur demande en vue de la n�gociation collective ou d'un autre processus de d�termination de la r�mun�ration plut�t que d'un calendrier r�gulier. La plupart des �tudes sont, de par leur nature, sp�ciales, entreprises une seule fois et non reproduites, ce qui r�duit consid�rablement leur utilit�. Ce qui est probl�matique, c'est que dans certains cas, ces �tudes paraissent d�s�quilibr�es puisqu'elles semblent souligner des points de comparaison qui sont avantageux pour les initiateurs des �tudes.
On a reconnu depuis longtemps la n�cessit� de r�tablir de fa�on permanente la capacit� de mener des �tudes sur la r�mun�ration de certains groupes dans la fonction publique f�d�rale afin d'aider � �tablir une base de donn�es commune pour la n�gociation collective. La Loi sur la modernisation de la fonction publique, adopt�e par le Parlement en novembre 2003, pr�voit l'�tablissement d'une unit� de recherches sur les traitements au sein de la nouvelle Commission des relations de travail dans la fonction publique.
Au cours des derni�res ann�es, le Conseil national mixte a demand� � un Comit� consultatif conjoint sur la r�mun�ration (CCCR) repr�sentant les syndicats et la direction d'entreprendre le travail de d�frichage pour des �tudes syst�matiques sur la r�mun�ration. Depuis 2001, tout particuli�rement, le CCCR a travaill� de concert avec Statistique Canada en vue de pr�parer une enqu�te pilote sur la r�mun�ration dans des �tablissements priv�s comptant au moins 50 employ�s, le secteur public f�d�ral et le secteur public �largi en Ontario[106]. Le projet pilote pr�voit la tenue d'une enqu�te aupr�s d'un �chantillon d'environ 2 900 organismes, dont 1 650 dans le secteur priv� et 800 dans le secteur public non f�d�ral. La m�thode de collecte comportera des entrevues individuelles utilisant un questionnaire pour pr�s de 90 % des r�pondants, et pour le reste, des organismes plus �loign�s feront l'objet d'une enqu�te au moyen d'entrevues par t�l�phone.
Il est trop t�t pour pouvoir pr�dire le niveau de succ�s de l'enqu�te. Toutefois, c'est encourageant de plusieurs fa�ons. L'approche a �t� �labor�e par Statistique Canada en �troite collaboration avec des repr�sentants du Conseil du Tr�sor et des agents n�gociateurs. Soit dit en passant, il semble que tous les participants aient r�pondu de fa�on tr�s professionnelle. La limite de 50 employ�s est raisonnable. Des employeurs dont l'effectif est syndiqu� et d'autres dont l'effectif n'est pas syndiqu� seront inclus. La m�thode d'�chantillonnage devrait donner des r�sultats repr�sentatifs. Les entrevues en personne ou par t�l�phone devraient permettre de produire un rapport fiable et uniforme.
Par contre, le processus a �t� extr�mement long. � partir du d�but du travail conjoint sur le projet pilote jusqu'� l'obtention des premiers r�sultats, il se sera �coul� au moins trois ans et demi. Il est raisonnable et n�cessaire de prendre le temps d'investir dans une m�thodologie rigoureuse et d'�tablir la confiance dans un tel domaine. Toutefois, pour que le processus soit utile � long terme, il sera n�cessaire de produire des r�sultats plus rapidement. On peut craindre �galement que la direction ou les syndicats puissent rejeter le processus si les r�sultats initiaux ne leur plaisent pas.
Nous terminons par ces remarques notre examen des �tudes de comparabilit� de la r�mun�ration au niveau global et sur une petite �chelle, notamment en ce qui a trait aux questions relatives aux salaires et aux traitements.