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ARCHIVÉ - Examen des dépenses et comparabilité - Volume Un - Rapport d'analyse et recommandations

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9. Conclusions au sujet de la comparabilit�

Dans cette section du Volume Un, nous avons regroup� et examin� un large �ventail de donn�es et d'analyses sur la question g�n�rale de savoir comment la r�mun�ration dans la fonction publique se compare � celle offerte pour un travail similaire dans le secteur priv� ou le secteur public �largi au Canada. Il nous faut maintenant rassembler tous ces �l�ments et proposer une �valuation globale.

Limites et consid�rations

En raison des contraintes de temps et de ressources, nous n'avons pu mener nos propres sondages ou d'autres recherches. Nous nous sommes donc limit�s � examiner les �tudes ou les bases de donn�es existantes. Chaque source comporte des limites importantes. N�anmoins, en les examinant globalement, nous pouvons pr�senter une �valuation �quilibr�e de la situation de la fonction publique f�d�rale par rapport � celle d'autres grands employeurs au Canada.

Dans le cadre de l'analyse, il aurait �t� utile d'�tablir un profil de la r�mun�ration totale qui nous aurait permis de convertir les diverses formules de r�mun�ration et d'avantages sociaux offertes par diff�rents employeurs au d�nominateur commun de la valeur mon�taire. Cette mesure aurait facilit� la comparaison de r�gimes de r�mun�ration qui diff�rent passablement.

Cependant, nous avons rejet� cette approche pour deux raisons, l'une pratique et l'autre conceptuelle. Sur le plan pratique, nous n'avons simplement pas les donn�es n�cessaires pour faire une comparaison d�taill�e des employeurs. Et il ne serait pas facile non plus de recueillir de telles donn�es de fa�on � produire des comparaisons fiables et probantes.

Deuxi�mement, et ce qui est plus important, ces calculs exigent que nous choisissions une comparaison ax�e sur le co�t pour l'employeur ou sur la valeur estimative pour les employ�s. Dans l'�tude, nous avons mis l'accent sur le co�t pour l'employeur, surtout parce que cet �l�ment est moins ambigu et plus facile � d�terminer[140]. De plus, la valeur de tous les r�gimes de r�mun�ration peut varier consid�rablement entre les groupes d'employ�s ou entre les personnes au sein d'un groupe, ou encore pour une m�me personne dont les circonstances personnelles changent. Par exemple, les parents ont une perspective diff�rente des prestations de survivant ou de la protection offerte pour des services d'orthodontie de celle de la plupart des employ�s c�libataires. Par cons�quent, peu importe la m�thode d'�valuation choisie, la pr�cision apparente d�coulant d'une r�duction d'�l�ments de r�mun�ration disparates en termes mon�taires entra�nera n�cessairement des divergences d'interpr�tation.

Nous devons donc �valuer la r�mun�ration offerte dans la fonction publique f�d�rale en la comparant � celle offerte par d'autres employeurs � partir d'un jugement global enrichi par les diverses perspectives examin�es dans le pr�sent chapitre.

Mise en contexte de la fonction publique f�d�rale

Depuis la p�riode ayant suivi imm�diatement la Premi�re Guerre mondiale lorsque le Parlement a, pour la premi�re fois, l�gif�r� en vue d'�tablir le recrutement en fonction du m�rite dans la fonction publique f�d�rale, la situation n'a essentiellement pas chang� au fil des d�cennies. Les d�clarations successives sur l'objectif de la r�mun�ration dans la fonction publique visaient � maintenir la comparabilit� avec le secteur priv� et le secteur public au sens large. Toutefois, au moment de d�terminer les salaires et les avantages sociaux dans la fonction publique, la comparabilit� a continuellement c�d� la place � des pr�occupations plus pragmatiques telles que le respect des relativit�s internes entre les groupes, la conclusion d'une convention collective, la d�monstration par l'exemple d'un employeur avis�, ou la mani�re de contr�ler les d�penses ou l'inflation.

Dans le contexte plus vaste de l'�volution de l'�conomie canadienne et du march� du travail canadien depuis 1990, plusieurs points ressortent :

  • Emploi – De 1990 � 2003, l'emploi dans le secteur priv� a augment� de pr�s de 23 % alors que l'emploi total dans le secteur public f�d�ral[141] a diminu� d'environ 10 %. Proportionnellement � l'emploi total au Canada, le secteur public f�d�ral a recul�, passant d'environ 2,7 % en 1990 � environ 2,0 % en 2003.
  • Masse salariale totale – La masse salariale totale dans le secteur priv� a augment� de pr�s de 70 % depuis 1990, refl�tant en partie la hausse de l'emploi. Comparativement � 1990, la masse salariale de la fonction publique f�d�rale en 2003 avait augment� d'un peu plus de 30 %.
  • Salaires moyens – Nous avons s�lectionn� les gains hebdomadaires et horaires moyens comme principaux indicateurs des salaires dans le secteur priv�, ainsi que les augmentations de salaires annuelles pr�vues dans les conventions collectives du secteur priv�. Les deux premiers indicateurs n'ont gu�re chang� de 1990 � 2003. Les hausses annuelles de salaires n�goci�es �taient environ 8 % plus �lev�es sur ces 13 ann�es. Les salaires moyens dans le secteur public f�d�ral ont augment� d'environ 16 % au cours de la m�me p�riode. Toutes ces augmentations sont exprim�es en dollars constants, c'est-�-dire apr�s inflation.

L'�l�ment le plus frappant dans la comparaison entre le secteur public f�d�ral et le secteur priv� canadien n'est pas l'exp�rience v�cue durant ces 13 ann�es, mais la tendance depuis la fin de l'Examen des programmes en 1997-1998. Le taux d'augmentation pour chacun des �l�ments mentionn�s, notamment les salaires moyens, a �t� sensiblement plus rapide au cours des cinq � six derni�res ann�es que dans l'ensemble de l'�conomie ou dans le secteur priv�.

La comparaison des taux d'augmentation soul�ve la question de savoir si le point de d�part �tait comparable[142]. La seule source d'information que nous avons obtenu au sujet de la comparabilit� des salaires moyens dans la fonction publique f�d�rale par rapport � ceux du secteur priv� au d�but des ann�es 1990 �tait une �tude du Conseil du Tr�sor datant de 1992 qui concluait, � partir de donn�es du Bureau de recherche sur les traitements, que la r�mun�ration moyenne dans la fonction publique f�d�rale accusait un retard de 8,3 % par rapport au secteur priv� � l'�chelle nationale[143]. Fait � noter, il s'agit presque exactement du pourcentage par lequel l'augmentation cumulative des salaires moyens dans le secteur public f�d�ral a exc�d� les augmentations dans le secteur priv� (selon les hausses salariales annuelles n�goci�es dans ce secteur) entre 1990 et 2003.

Comparabilit� des salaires

Les �tudes examin�es ont servi � comparer la valeur des salaires et des avantages sociaux offerts dans la fonction publique f�d�rale directement ou indirectement avec le secteur priv� canadien et le secteur public �largi. Deux de ces �tudes, un rapport produit par la F�d�ration canadienne de l'entreprise ind�pendante (FCEI) en 2003 et une analyse effectu�e pour le compte du Secr�tariat du Conseil du Tr�sor (en 2003 �galement) par Morley Gunderson de l'Universit� de Toronto indiquent qu'il existait une � prime salariale � importante en faveur de la fonction publique f�d�rale en comparaison avec le secteur priv�. Fait plus important, les �tudes r�v�laient que cet avantage avait augment� au cours des derni�res ann�es.

Nous en arrivons � la conclusion qu'en raison de probl�mes de m�thodologie, les primes salariales mentionn�es sont discutables, bien que la tendance � la hausse de la situation relative de la r�mun�ration dans la fonction publique f�d�rale corresponde � notre propre analyse et � d'autres rapports (comme celui de 2003 de l'Institut de la statistique du Qu�bec sur la r�mun�ration). Notre �valuation indique que la prime dont fait �tat l'�tude de la FCEI pourrait d�couler en grande partie de probl�mes de m�thodologie, et notamment de l'inclusion par inadvertance dans le revenu de la fonction publique des paiements r�troactifs forfaitaires li�s � la parit� salariale en 2000 et de l'utilisation des donn�es sur le revenu m�dian au lieu du revenu moyen.

Dans le cas de l'�tude Gunderson, nous avons not� que la prime salariale pr�sum�e diminuait lorsqu'un nombre croissant de professions �taient int�gr�es au mod�le �conom�trique utilis� pour l'analyse. Le fait de passer de 10 � 47 professions r�duisait l'�cart salarial entre le secteur public f�d�ral et le secteur priv� de 16,2 % � 12,4 %. Bien s�r, cet �cart est encore important. Toutefois, lorsque nous avons �tendu notre examen pour inclure les r�sultats de l'enqu�te annuelle sur la r�mun�ration de l'Institut de la statistique du Qu�bec, nous avons not� qu'un appariement d�taill� des postes �liminait largement l'�cart salarial entre le secteur public f�d�ral et le secteur priv� au Qu�bec.

Notre examen de ces �tudes g�n�rales nous incite � conclure que la preuve d'une prime salariale importante en faveur de la fonction publique f�d�rale �tait faible. Ces �tudes essaient d'int�grer trop de renseignements disparates, ce qui se traduit par un niveau d'abstraction ou d'artificialit� offrant une base peu probante pour �tablir la comparabilit�. Ainsi le risque de comparer des groupes de travailleurs passablement distincts est �lev�.

N�anmoins, ces �tudes permettent de soulever des questions qui requi�rent une analyse plus approfondie. Plus particuli�rement, le rapport unanime d'un taux d'augmentation de la r�mun�ration dans le secteur public f�d�ral sup�rieur � la tendance g�n�rale du march� du travail canadien n�cessite un suivi. Le besoin de mieux comprendre dans quelle mesure et pourquoi les salaires dans la fonction publique f�d�rale ont connu une augmentation relativement rapide a motiv� en partie la pr�sente �tude.

Cette critique des �tudes globales suppose que des analyses cibl�es de la r�mun�ration de postes sp�cifiques seraient plus informatives et fiables. Bien que cet argument soit convaincant en th�orie, notre examen de plusieurs �tudes de ce genre r�v�le des lacunes qui compromettent leur utilit�. Mais surtout, il n'y a aucune norme �tablie ni aucune m�thodologie accept�e pour encadrer ce travail. Le fait que la plupart des �tudes sont men�es au cours de la p�riode pr�c�dant des n�gociations collectives ne contribue pas � leur cr�dibilit�. M�me les �tudes qui semblent rigoureuses peuvent n�gliger des questions importantes. Ainsi, l'�tude sur la r�mun�ration de certains m�tiers men�e conjointement par l'Alliance de la fonction publique du Canada et le Secr�tariat du Conseil du Tr�sor a, en grande partie, ignor� les �carts r�gionaux m�me si les �chelles salariales locales constituent une caract�ristique bien �tablie de la r�mun�ration de ces postes.

Afin de disposer d'un fondement rigoureux et �clair� pour d�terminer la r�mun�ration dans la fonction publique f�d�rale, nous devons recueillir des renseignements d�taill�s au sur les taux courants du march� du travail externe. � la fin de 2003, le Parlement a approuv� la Loi sur la modernisation de la fonction publique qui pr�voit l'�tablissement d'une fonction de recherche sur la r�mun�ration au sein de la nouvelle Commission des relations de travail dans la fonction publique. Il sera essentiel de respecter des normes d'objectivit� uniformes et rigoureuses et de soumettre des rapports selon un calendrier pr�visible.

Tenant compte de toute l'information disponible, voici notre �valuation sommaire :

Tout au plus, il y avait en 2003 une modeste prime globale au niveau des salaires dans le secteur public f�d�ral par rapport au secteur priv� canadien, pour un travail semblable. Toutefois, si la croissance plus rapide des salaires moyens observ�e au cours des derni�res ann�es dans le secteur public f�d�ral persiste, les salaires dans le secteur f�d�ral d�passeront prochainement ceux vers�s dans le secteur priv�.

Comparabilit� de la parit� salariale

Nous avons seulement des donn�es incompl�tes et difficiles � interpr�ter sur la fa�on dont l'exp�rience du secteur public f�d�ral au chapitre de la parit� salariale se compare � celle d'autres grands employeurs des secteurs public et priv� au Canada. Il faudrait accomplir un imposant travail de recherche, qui irait bien au-del� des ressources de cet examen, pour recueillir et �valuer des donn�es exhaustives. Par cons�quent, nous nous limitons dans cette section � pr�senter des renseignements anecdotiques qui, � tout le moins, donnent une id�e de l'exp�rience d'autres secteurs.

L�gislation provinciale

Les lois en mati�re de parit� salariale adopt�es au Canada par diff�rentes administrations varient. Six provinces ont adopt� des versions d'une approche proactive[144]. Il s'agit du Manitoba, du Nouveau-Brunswick, de l'�le-du-Prince-�douard, de la Nouvelle-�cosse, de l'Ontario et du Qu�bec. Les deux derni�res provinces constituent les principaux exemples. Les quatre autres provinces ont eu recours � la l�gislation sur les droits de la personne ou sur les normes du travail.

Ontario

L'Ontarioa �t� la premi�re province � promulguer une loi proactive qui s'appliquait aux secteurs public et priv�. Selon Morley Gunderson, qui a publi� de nombreux articles � ce sujet, la parit� salariale en Ontario peut �tre class�e parmi les plus avanc�e au monde[145]. Le mod�le de l'Ontario repose sur des comit�s conjoints de parit� salariale qui �laborent et mettent en application des plans de parit� salariale de concert avec chaque agent de n�gociation. Les crit�res permettant de d�terminer la pr�dominance masculine ou f�minine sont souples, y compris la r�f�rence � l'occupation historique des postes et aux st�r�otypes traditionnels qui s'y rattachent. Diverses m�thodes de rajustement du salaire sont permises, y compris la m�thode de comparaison avec des organisations externes qui permettent � des groupes � pr�dominance f�minine sans comparateur masculin �vident de se comparer � des groupes appropri�s dans un autre �tablissement.

La l�gislation ontarienne limite la valeur mon�taire des rajustements au titre de la parit� salariale � un maximum de 1 % de la masse salariale par ann�e. Elle reconna�t des exceptions aux fins de l'�valuation des disparit�s salariales, telles que les p�nuries de main-d'œuvre et le pouvoir de n�gociation des syndicats. On juge que la parit� salariale est atteinte lorsqu'une cat�gorie d'emplois � pr�dominance f�minine a le m�me salaire que la cat�gorie d'emplois � pr�dominance masculine au bas de l'�chelle salariale, pour un travail de valeur �gale. Les lacunes per�ues de l'exp�rience v�cue en Ontario incluent notamment un faible taux de conformit�, plus particuli�rement parmi les petits employeurs, et l'absence de dispositions l�gislatives sur le maintien de la parit� salariale une fois la politique mise en oeuvre.

Qu�bec

Le Qu�beca ench�ss� la parit� salariale dans sa Charte des droits et libert�s de la personne en 1975. La province a �labor� sa loi sur la parit� salariale de 1996 en s'inspirant du mod�le ontarien. La loi au Qu�bec renferme une plus vaste gamme de m�thodes acceptables de rajustement des salaires et la possibilit� d'adopter un plan sectoriel ou pour l'ensemble d'une industrie. Le maintien de la parit� doit �tre pris en compte au moment du renouvellement d'une convention collective. La Commission de l'�quit� salariale a le pouvoir de mener des enqu�tes. La disposition visant � accepter les programmes de relativit�s salariales d�j� en vigueur avant l'adoption de la loi a �t� jug�e inconstitutionnelle.

Tout comme l'Ontario, le Qu�bec est consid�r� comme ayant un taux de conformit� relativement faible et comme la plupart d'employeurs en sont encore � l'�tape initiale, peu sont oblig�s d'appliquer les dispositions de maintien.

Mise en œuvre de la parit� salariale par les autres employeurs

Nous n'avons pu trouver d'�valuation syst�matique de la fa�on dont la parit� salariale a �t� mise en œuvre par d'autres grands employeurs au Canada ni des augmentations salariales qui en ont r�sult�. Des donn�es ont �t� pr�sent�es dans le chapitre 4 du rapport final du Groupe de travail sur l'examen de la l�gislation sur la parit� salariale pr�sid� par Beth Bilson[146]. En explorant les r�percussions des approches proactives sur la mise en œuvre de la parit� salariale, le rapport du groupe de travail Bilson d�voile certains chiffres au sujet des augmentations salariales r�sultant de l'application du principe d'un salaire �gal pour un travail de valeur �gale. Au Manitoba, par exemple, dont la l�gislation de 1985 est pr�sent�e comme un mod�le, le pourcentage de la masse salariale consacr� � la mise en œuvre de la parit� salariale variait de 2 % % pour les soci�t�s d'�tat de la province � 3,3 % pour la fonction publique.

En vertu de la Loi sur l'�quit� salariale de l'Ontario, les rajustements salariaux pour les organisations comptant 500 employ�s ou plus repr�sentaient 0,6 % de la masse salariale dans le secteur priv� et 2,2 % dans le secteur public[147]. Dans la fonction publique ontarienne, le rajustement salarial initial sur la p�riode de deux ans allant de 1990 � 1991 a donn� lieu � une augmentation de la masse salariale d'environ 120 millions de dollars dans la fonction publique qui comptait alors environ 80 000 employ�s[148]. � la suite de plaintes et de rajustements subs�quents, un montant additionnel d'environ 9 millions de dollars s'est ajout� au total. Les co�ts permanents ont �t� int�gr�s � la r�mun�ration des cat�gories d'emplois � pr�dominance f�minine et, une d�cennie plus tard, ils ne peuvent �tre mesur�s avec pr�cision.

Au Qu�bec, l'investissement total du secteur public au titre de la parit� salariale entre 1990 et 2006 a �t� �valu� � environ 8 milliards de dollars. Ce montant englobe le secteur public et parapublic, qui compte quelque 500 000 employ�s. Les d�penses annuelles depuis 2000 sont �valu�es � plus de 530 millions de dollars, montant qui avait grimp� � quelque 785 millions de dollars en 2005 par suite de r�glements subs�quents[149].

Deux autres points concernant les d�penses des gouvernements provinciaux � ce poste ont trait � la Saskatchewan et � la Colombie-Britannique. En 2003, un montant de 65 millions de dollars devait �tre vers� � 25 000 travailleuses de la sant� de la Saskatchewan. En Colombie-Britannique, plus de 40 000 travailleuses de la sant� ont re�u environ 100 millions de dollars � l'automne 2000 � titre de rajustement r�troactif pour la parit� salariale[150].

Bien qu'incompl�tes, ces donn�es font n�anmoins ressortir quelques points de comparaison entre la fonction publique f�d�rale et la situation g�n�rale au Canada au chapitre de la parit� salariale :

  • Les investissements de la fonction publique f�d�rale au titre de la parit� salariale semblent aussi ou plus �lev�s que ceux d'autres paliers de gouvernement.
  • Le pourcentage de la r�mun�ration qui s'ajoute � la masse salariale des autres paliers de gouvernement semble �tre similaire � celui du gouvernement f�d�ral.

De fa�on plus g�n�rale, il semble que les r�percussions de la parit� salariale sur la r�mun�ration des travailleuses en Ontario ne ressortent pas encore clairement. Comme Morley Gunderson l'a fait observer en 2002 :

Malheureusement, nous en savons remarquablement peu au sujet de l'efficacit� g�n�rale des initiatives comme les programmes de parit� salariale en Ontario. Nous savons que l'Ontario est un chef de file mondial en mati�re de parit� salariale et nous savons que ce syst�me est devenu complexe, mais nous avons �tonnamment peu de donn�es pour r�pondre � la question fondamentale – La parit� salariale a-t-elle r�ussi � combler l'�cart salarial ou � atteindre d'autres objectifs sociaux[151]?

Comparabilit� des pensions et des avantages

Apr�s les salaires, les pensions constituent l'�l�ment le plus important du r�gime de r�mun�ration des fonctionnaires f�d�raux et repr�sentent le co�t le plus �lev� pour l'employeur.

Les fonctionnaires f�d�raux comptent parmi les deux cinqui�mes (40 %) des travailleurs r�mun�r�s au Canada qui b�n�ficient d'un r�gime de pension agr�� offert par l'employeur ou le syndicat. En g�n�ral, les autres travailleurs comptent sur d'autres sources telles que les r�gimes enregistr�s d'�pargne-retraite priv�s, les r�gimes d'�pargne-retraite collectifs, les placements personnels, les REER ou le RPC/RRQ et la S�curit� de la vieillesse. Ces instruments sont accessibles � tous les Canadiens, y compris les fonctionnaires f�d�raux.

Le R�gime de pension de retraite de la fonction publique f�d�rale compte parmi les meilleurs au Canada

Dans une �tude r�alis�e en 2004 par Towers Perrin, parmi les r�gimes � prestations d�termin�es, le r�gime offert par le gouvernement du Canada se classait au 87e centile pour ce qui est de la valeur offerte par l'employeur et au 96e centile pour la valeur totale lorsque les cotisations salariales �taient incluses. Ce qui diff�rencie tout particuli�rement le r�gime f�d�ral des autres r�gimes ce sont les dispositions concernant la retraite anticip�e et les prestations de raccordement et la politique d'indexation int�grale � l'inflation. D'autres r�gimes de pension f�d�raux tels ceux des Forces canadiennes, de la Gendarmerie royale du Canada, des parlementaires et des juges de nomination f�d�rale offrent des r�gimes encore plus g�n�reux � leurs membres.

Tout comme les autres r�gimes du secteur public, le R�gime de pension de retraite de la fonction publique f�d�rale exige une cotisation salariale relativement �lev�e : 4 % des gains de la partie du salaire qui est inf�rieure au montant du MGAP du RPC/RRQ et 7,5 % de la r�mun�ration sup�rieure � ce montant. Toutefois, ces cotisations sont moins �lev�es que celles exig�es par les r�gimes de la fonction publique provinciale. C'est le cas de tous les r�gimes provinciaux pour les salaires inf�rieurs au maximum couvert par le RPC/RRQ et, dans un grand nombre de ces r�gimes, pour les salaires sup�rieurs � ce niveau. Globalement, les fonctionnaires f�d�raux versent des cotisations repr�sentant au plus 28 % du co�t du service courant de leur pension, un niveau largement inf�rieur aux parts de 40 % � 50 % de la plupart des autres r�gimes du secteur public au Canada.

Le tableau des avantages autres que la pension de retraite est encore plus mitig�, comme nous l'expliquons bri�vement ci-dessous.

Le R�gime de soins de sant� de la fonction publique est concurrentiel mais il est inf�rieur sur certains points

En g�n�ral, Mercer Human Resources Consulting a constat� que le RSSFP offre une protection �quivalente � celle offerte par d'autres grands employeurs dans les secteurs public et priv� au Canada. Toutefois, certains �l�ments sont relativement moins g�n�reux pour les employ�s actifs, notamment les franchises et le niveau de remboursement, la garantie-hospitalisation, l'absence d'une carte-m�dicaments, les limites impos�es pour un grand nombre de sp�cialistes param�dicaux et les soins de la vue, ainsi que les soins infirmiers priv�s et la protection � l'ext�rieur du pays.

Sur la base d'un �chantillon restreint des co�ts r�els par personne pour les autres employeurs, le RSSFP se classait dans la moyenne, les co�ts s'�levant � 823 $ annuellement par membre. Dans l'ensemble, les co�ts variaient de 495 $ � 1 243 $.

Peu d'employeurs offrent le m�me niveau de protection aux pensionn�s qu'aux employ�s actifs. Le RSSFP est tr�s avantageux quant � la protection offerte aux pensionn�s.

Le R�gime de soins dentaires de la fonction publique est concurrentiel, mais il est inf�rieur sur certains points

Encore une fois, le r�gime f�d�ral est globalement concurrentiel, mais il est inf�rieur � celui offert par les employeurs les plus g�n�reux pour certains �l�ments tels que le niveau maximal annuel de remboursement et les franchises. Par contre, le RSDFP est plus g�n�reux pour ce qui est des niveaux de remboursement � vie des services d'orthodontie et la protection des pensionn�s.

Les r�gimes d'assurance-vie et d'assurance-invalidit� sont � la fois sup�rieurs et inf�rieurs aux autres r�gimes

Comme pour les r�gimes pr�c�dents, les mesures f�d�rales sont � la fois sup�rieures et inf�rieures � celles des autres employeurs. Dans la majorit� des cas, les autres employeurs assument tous les co�ts du r�gime ou un montant plus �lev� que ceux d�fray�s par le Conseil du Tr�sor. Par contre, l'indexation des pensions d'invalidit� de longue dur�e (jusqu'� concurrence d'une limite annuelle de 3 %) est sup�rieure � celle offerte par la plupart des employeurs.

L'indemnit� de d�part est offerte principalement dans le secteur public

L'indemnit� de d�part est offerte principalement dans le secteur public. Ainsi, la fonction publique f�d�rale offre une indemnit� qui augmente en fonction du nombre d'ann�es de service de l'employ�, tout comme la plupart des autres employeurs offrant une telle indemnit�. Nous n'avons pu obtenir de donn�es d�taill�es permettant de comparer le montant de l'indemnit� accord�e dans la fonction publique f�d�rale � celui offert par d'autres employeurs.

Les cr�dits de cong� sont g�n�reux

Selon l'information figurant dans la base de donn�es de Towers Perrin, la fonction publique f�d�rale offre plus de cong�s annuels que la plupart des grands employeurs pour un m�me nombre d'ann�es de service. La fonction publique f�d�rale est particuli�rement g�n�reuse pour ce qui est de la dur�e (jusqu'� concurrence d'un an) des prestations compl�mentaires de cong� de maternit� et de cong� parental qui portent les prestations d'assurance-emploi � 93 % du revenu r�gulier.

Conclusion g�n�rale – La r�mun�ration dans le secteur public f�d�ral se compare favorablement avec celle des autres secteurs

En rassemblant tous ces �l�ments, nous pouvons conclure seulement que la situation g�n�rale des fonctionnaires f�d�raux se compare favorablement � celle des travailleurs du secteur priv� et du secteur public �largi au Canada.

Selon certains rapports publi�s en 2003[152], le fait que les salaires dans le secteur public f�d�ral sont sup�rieurs en moyenne � ceux vers�s pour un travail similaire dans le secteur priv� donne lieu � une prime g�n�rale importante. � notre avis, cela reste � prouver. Plus nous comparons les salaires pour des postes sp�cifiques, plus cet avantage diminue. En fait, le rapport de 2003 de l'Institut de la statistique du Qu�bec, utilisant une m�thodologie d'appariement des postes, r�v�le que les salaires dans la fonction publique f�d�rale correspondaient g�n�ralement � ceux vers�s dans le secteur priv� au Qu�bec, qui sont semblables (� 5,5 % pr�s) � la moyenne des salaires dans le secteur priv� canadien.

N�anmoins, toutes les �tudes g�n�rales pass�es en revue dans le cadre de cet examen et notre propre analyse de la r�mun�ration dans la fonction publique f�d�rale indiquent un taux d'augmentation des salaires dans la fonction publique f�d�rale depuis 1998 sup�rieur au taux d'augmentation moyen dans le secteur priv�. S'il n'y avait tout au plus qu'une petite prime en 2002-2003, elle deviendra certainement importante si le taux de croissance relativement �lev� des salaires se poursuit dans la fonction publique f�d�rale.

Naturellement, ce point de vue g�n�ral masque des distinctions importantes. Pour ce qui est des salaires, nous savons par exemple que les cadres occupant un poste sup�rieur au premier niveau re�oivent une r�mun�ration globale inf�rieure � celle de leurs homologues du secteur priv� pour le m�me niveau de responsabilit�. De plus, tout semble indiquer que les gens des m�tiers sont moins bien r�mun�r�s que dans le secteur priv�. Par contre, le personnel de soutien administratif comme les commis et les secr�taires gagne plus en g�n�ral que les employ�s ayant des fonctions semblables dans le secteur priv�.

On croit g�n�ralement que les salaires relativement plus �lev�s des postes de soutien administratif r�sultent de la parit� salariale. Le gouvernement f�d�ral a certes vers� des montants �lev�s pour r�gler les plaintes relatives au principe du salaire �gal pour un travail de valeur �gale. Et la part actuelle de la masse salariale reli�e � la parit� salariale varie g�n�ralement entre 2 % et 3 %. Toutefois, la tendance fondamentale dans la fonction publique � verser des salaires plus �lev�s que les autres employeurs aux niveaux subalternes, des salaires moins �lev�s aux niveaux sup�rieurs et variables aux niveaux interm�diaires a persist� pendant des d�cennies. Cette situation a pr�sid� � la Commission Beatty en 1930 et � la Commission Gordon en 1946. Les deux commissions ont d'ailleurs soulign� la n�cessit� d'am�liorer la r�mun�ration et les perspectives de carri�re des employ�s du groupe scientifique et administratif (la direction, de nos jours) dans la fonction publique. Le rapport de la Commission Glassco a d�crit ainsi cette tendance :

Dans l'ensemble, les �chelles de salaires pour les postes inf�rieurs de l'administration sont �gales ou m�me sup�rieures � celles des emplois correspondants dans l'industrie priv�e. Les �chelles de salaires pour les emplois sup�rieurs � ces niveaux accusent certaines diff�rences, surtout dans les hauts postes administratifs ou professionnels o� le gouvernement est nettement d�savantag�, au point de vue financier, par rapport � l'industrie priv�e[153].

Il est �vident que les �l�ments non salariaux de la r�mun�ration f�d�rale se comparent tr�s favorablement aux avantages offerts dans le secteur priv� canadien. M�me si nous n'avons pu recueillir les donn�es n�cessaires pour comparer la r�mun�ration globale en attribuant une valeur mon�taire � tous les �l�ments pour divers employeurs comparables, l'accumulation des comparaisons m�ne in�vitablement � cette conclusion.

Plus particuli�rement, les r�gimes de pension de retraite de la fonction publique f�d�rale se situaient dans la tranche sup�rieure de 10 % au Canada en termes de valeur globale. Les dispositions concernant la retraite anticip�e et l'indexation sont tout particuli�rement avantageuses. Les r�gimes de soins de sant� et de soins dentaires ne sont pas les plus g�n�reux au Canada, mais ils offrent une tr�s bonne protection. Ils sont aussi offerts aux fonctionnaires retrait�s et la protection accord�e est sup�rieure � celle que la plupart des employeurs du secteur priv� offrent � leurs pensionn�s.

Des commentaires semblables s'appliquent � l'assurance-vie et � l'assurance-invalidit�, bien que les fonctionnaires f�d�raux payent une plus grande partie du co�t de ces assurances que les employ�s de la plupart des grandes entreprises priv�es. L'indemnit� de d�part est principalement une prestation offerte dans le secteur public et la politique de la fonction publique f�d�rale est g�n�reuse. Les cr�dits de cong� dans la fonction publique f�d�rale se comparent avantageusement � ceux offerts en moyenne dans le secteur priv�.

En g�n�ral, les employ�s dans les postes subalternes re�oivent une r�mun�ration tr�s avantageuse, combinant des salaires sup�rieurs � ceux offerts dans le secteur priv�, un excellent r�gime de pension et des avantages sociaux int�ressants. Pour les fonctionnaires au niveau interm�diaire, o� il est plus probable que les salaires correspondent � ceux du secteur priv�, la r�mun�ration est globalement tr�s bonne lorsque le r�gime de pension de la fonction publique et les avantages sociaux sont pris en compte, Pour ce qui est des hauts fonctionnaires, dont les salaires sont inf�rieurs � ceux des cadres du secteur priv�, le r�gime de pension de retraite et les autres avantages (offerts pendant les ann�es d'emploi actif et pendant la retraite) repr�sentent une r�mun�ration int�ressante. Cependant, plus le poste occup� est �lev�, moins il en est ainsi. Il est plus probable que ces fonctionnaires seront motiv�s par d'autres facteurs tels que la valeur de servir le public, la port�e et l'importance des d�fis � relever, ou encore la possibilit� d'exercer une influence sur l'avenir du pays.